Dernière mise à jour à 09h41 le 06/09
La Cour suprême du Kenya a rejeté lundi les recours contestant la victoire de William Ruto en tant que président élu, citant le manque de preuves tangibles produites par les plaignants, y compris le leader vétéran de l'opposition Raila Odinga.
La juge en chef Martha Koome a déclaré que les sept juges avaient unanimement rejeté les recours consolidés contestant la victoire de M. Ruto pour manque de fondement et pour ne pas avoir atteint le niveau de preuve requis.
Les juges ont déclaré que les plaignants n'avaient pas non plus réussi à prouver que l'exercice du vote était entaché d'irrégularités qui auraient pu compromettre le résultat.
(Xinhua/Bernard Malonza)
"Nous constatons qu'aucune preuve n'a été soumise pour démontrer que William Ruto n'avait pas atteint le seuil de 50% plus une voix", a déclaré Mme Koome, lisant un résumé du jugement.
M. Odinga, 77 ans, qui présentait sa cinquième candidature à l'élection présidentielle, soutenue par le président sortant Uhuru Kenyatta lors du scrutin du 9 août, a contesté les résultats de l'élection présidentielle annoncés le 15 août par le chef de l'organe électoral, qui a déclaré M. Ruto, son principal concurrent dans la course, vainqueur.
"Le tribunal a estimé que les illégalités et irrégularités signalées par les pétitionnaires n'étaient pas d'une ampleur suffisante pour affecter le résultat final de l'élection présidentielle", a déclaré Mme Koome.
La colistière de M. Odinga, Martha Karua, a déclaré que même si elle n'était pas d'accord avec le jugement de la Cour suprême, elle le respecterait.
"La cour a parlé. Je respecte ces conclusions mais je ne suis pas d'accord avec elles", a déclaré Mme Karua, législatrice chevronnée et militante des droits des femmes, sur les médias sociaux.
Dans leur requête, M. Odinga et Mme Karua ont affirmé que les résultats définitifs annoncés par le président de la Commission électorale indépendante et des frontières (IEBC) n'étaient pas complets, ajoutant qu'il existait des disparités flagrantes entre les résultats saisis par les kits électroniques et les formulaires physiques.
Les Kenyans attendaient avec impatience la décision de la Cour suprême sur les recours consolidés contestant la victoire de M. Ruto, déposées par M. Odinga et des militants de la société civile.
Les recours consolidés alléguaient que le scrutin avait été entaché par l'infiltration de la technologie de transmission des votes, la suppression d'électeurs et le bourrage des urnes.
Selon M. Odinga, il y avait des incohérences dans la participation des électeurs telle qu'elle a été saisie par les kits du Kenya Integrated Election Management System et celle saisie manuellement.
Il a déclaré que les kits numériques avaient enregistré 14,45 millions d'électeurs, soit 65,4%, de participation, mais que dans les résultats finaux enregistrés sur les formulaires, le nombre total d'électeurs était de 14,2 millions.
M. Odinga et ses alliés ont déclaré que l'IEBC n'était pas en mesure de rendre compte de plus de 250.000 votes exprimés, sans compter les votes saisis manuellement.
La Cour suprême a toutefois déclaré qu'elle n'avait constaté aucune différence significative entre les formulaires téléchargés sur le portail Internet et les formulaires remis au centre national de décompte de l'IEBC.
"Nous ne pouvons pas bouleverser une élection à laquelle le peuple a participé sans entrave juste à cause d'une dissonance à l'IEBC", a déclaré Mme Koome.
Elle a déclaré que la Cour rendrait son jugement complet dans 21 jours.
"Aucune des parties n'a signalé quoi que ce soit de si important qu'il aurait pu affecter le résultat", a déclaré Mme Koome. "Il n'y a pas eu d'écarts inexplicables dans les votes exprimés pour le président et les autres postes électifs".
Les juges ont décrit certaines des allégations faites par les pétitionnaires comme étant invraisemblables, sans fondement et à la limite du ouï-dire.
Peu après la décision confirmant M. Ruto comme président entrant, des milliers de ses partisans en liesse ont envahi les villes et villages de ses bastions de la vallée du Rift et du centre du Kenya pour célébrer.