Dernière mise à jour à 10h08 le 25/04
Le président kenyan William Ruto a qualifié lundi de terrorisme les morts liées à un culte religieux près de la ville côtière de Kilifi, où la police a découvert 47 corps.
"J'ai demandé aux agences concernées de prendre les choses en main et de faire la lumière sur l'origine et la nature de ces activités", a déclaré M. Ruto. Il s'est exprimé après que la police a découvert des victimes qui sont mortes de faim, alors qu'elles suivaient les instructions de leur pasteur de jeûner afin de "rencontrer Jésus".
"Ce que nous voyons (au village de) Shakahola à Kilifi est comparable à du terrorisme", a déclaré M. Ruto. Il a ajouté que Paul Mackenzie Nthenge, l'homme qui prétend être un pasteur, est en fait un horrible criminel.
"Les terroristes se servent de la religion pour réaliser leurs actes haineux. Les gens comme M. Mackenzie se servent de la religion pour faire exactement la même chose", a-t-il martelé à Ruiru, à 22km au nord-est de la capitale kenyane, Nairobi.
M. Mackenzie Nthenge, chef de l'Eglise internationale de la Bonne Nouvelle, s'est rendu à la police et a été inculpé en mars après que deux enfants sont morts de faim sous la garde de leurs parents. Il a ensuite été libéré contre une caution de 10.000 shillings (soit 74 dollars).
Cependant, le 15 avril, la police a arrêté le prédicateur après la découverte des corps de quatre de ses fidèles auxquels il aurait demandé de s'affamer pour pouvoir "rencontrer Jésus".
L'enquête de la police a révélé des cas de cultisme profondément enraciné, les individus présentant des signes inhabituels d'agitation et de violence et restant très secrets sur leurs activités.
Les agences sécuritaires continuent de creuser dans la forêt de Shakahola à la recherche de corps. Jusqu'à présent, 47 dépouilles ont été retrouvées.
La Croix-Rouge kenyane a fait savoir qu'elle avait installé des bureaux de recherche et de conseil à l'hôpital du sous-comté de Malindi dans le cadre de la réponse à la tragédie de Shakahola. Au bureau de recherche, 112 avaient été portées disparues en date de dimanche, au quatrième jour de l'opération d'exhumation des fosses communes de ce qui est dorénavant connu sous le nom de massacre de Shakahola.
La police a déclaré qu'elle avait identifié 58 fosses jusqu'à présent, alors que le prédicateur leur a dit qu'ils trouveraient plus de 1.000 personnes qui sont parties "rencontrer Jésus".