Dernière mise à jour à 08h54 le 27/11
Le programme Science and Technology Backyard (STB) "permet aux étudiants d'aller sur le terrain agricole en Chine, où ils utilisent des approches et des méthodes scientifiques pour accroître la production", a déclaré Deus Banda, ministre malawite des Terres, lors de sa participation au 2e Forum sur la coopération agricole Chine-Afrique à Sanya, dans la province chinoise de Hainan (sud).
Lancé en 2019 par l'Université agricole de Chine, ce projet vise à former des talents africains dans le domaine agronomique par le biais de pratiques agricoles et d'échanges de technologies, en s'appuyant sur un champ d'expérimentation de l'université dans le district de Quzhou de la province septentrionale du Hebei.
Depuis son lancement, le nombre d'étudiants d'origine africaine admis par l'université dans le cadre de ce programme a dépassé 60.
Parmi ces aspirants-chercheurs figure le Malawite Samson Mofolo. Il qualifie le projet de très instructif et d'édifiant. "Sur le champ, on a fait des expérimentations de techniques de bâchage, et suivi des cours de prévention et de contrôle des maladies des plantes et des insectes nuisibles", note-t-il. "Vraiment, on a appris beaucoup de choses".
M. Mofolo a un rêve, c'est de vulgariser ce qu'il a appris après son retour au Malawi. "Je souhaite aider les agriculteurs de mon pays à bénéficier de la technologie chinoise", déclare-t-il.
Grâce au programme STB, l'Université agricole de Chine a également créé un "Centre conjoint sino-africain pour la démonstration et la formation des échanges de technologies agricoles" et a établi en 2022 deux "villages modèles de coopération agricole sino-africaine en matière de réduction de la pauvreté" au Malawi.
Selon Jiao Xiaoqiang, professeur agrégé à l'Université agricole de Chine et coordinateur du programme, dans le cadre de ce nouveau type de formation, l'université offre aux étudiants africains une opportunité de s'initier à l'approche pendant leur première année universitaire en Chine, et les encourage à regagner leurs pays d'origine l'année suivante pour un stage. Et durant la troisième année, ils reviennent en Chine pour une soutenance de fin d'études.
"Les étudiants étrangers peuvent participer à des stages pratiques dans les zones rurales de Chine ou d'Afrique pour améliorer leurs compétences en matière d'application et de vulgarisation des technologies agricoles, mais aussi pour mieux comprendre l'expérience chinoise en matière de développement agricole et rural. Cela les aide en outre à combiner cette expérience chinoise avec les besoins de développement agricole et rural de leur propre pays", confie M. Jiao.
A Quzhou, avec une aide agronomique, un petit exploitant agricole peut produire jusqu'à 10 tonnes de maïs par hectare. Témoin du haut rendement du maïs, le jeune Zambien Ngula David Muttendango s'intéresse au "secret de cette réussite".
Après ses études sur le terrain, il a trouvé la réponse : choisir des variétés de haute qualité, améliorer les installations d'irrigation des champs et appliquer une fertilisation de manière scientifique et raisonnable.
"Nous pouvons également appliquer ce modèle au développement agricole en Zambie", selon Ngula David Muttendango, qui est actuellement inscrit comme doctorant à l'Université agricole de Chine. "J'envisage d'enseigner aux agriculteurs zambiens la haute technologie des engrais et j'espère que cela pourra améliorer leur production et leurs conditions de vie", indique-t-il.
L'Université agricole de Chine travaillera en partenariat avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, les ministères de l'Agriculture des pays africains et des entreprises pour créer plus de STB et former davantage de jeunes Africains. "Nous espérons que ce modèle pourra se développer en Afrique, offrant un nouveau modèle de développement pour la transformation verte de l'agriculture africaine", note M. Jiao.