L'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing a souhaité, dans une récente interview accordée en exclusivité à l'agence Xinhua, que les relations franco-chinoises vont continuer à se développer, en particulier que le rôle de la Chine et de la France dans les institutions internationales, notamment aux Nations Unies, soit encore renforcé.
"Sur la longue durée, les rapports ont été bons voire très bons parce que nous avons sur le plan des principes une attitude internationale assez voisine", a indiqué l'ancien président français (1974-1981) , tout en avoué qu'"il y a eu une partie un peu plus difficile qui heureusement s'est terminée assez vite avec un rétablissement des relations".
Alors que le général Charle de Gaule a reconnu la République populaire de Chine en 1964, "il y a eu des réactions très négatives, notamment des Etats-Unis qui ont exprimé leur profond désaccord et leur irritation pour cette initiative. Donc la France a été pendant un certain temps le seul pays occidental à reconnaître le gouvernement de la Chine. C'est loin, c'est près de 50 ans", a rappelé l'ex-président français.
Quant aux relations actuelles liant Paris à Beijing, M. Giscard d'Estaing a appelé à les renforcer sur le plan aussi bien diplomatique que culturel et commercial. "La Chine et la France peuvent jouer un rôle positif dans les Nations unies", en leur qualité de membre permanent du Conseil de sécurité ainsi qu'en raison de leur influence respective.
"La France a naturellement davantage de contact avec les Européens et dans une certaine mesure avec les Africains. La Chine a des contacts avec le Sud-est asiatique. Elles ont chacune un peu leur expérience propre. Mais elles doivent avoir des liens directs et essayer de chercher ensemble des solutions et surtout éviter de laisser s'organiser des clans hostiles", a fait remarqué M. Giscard d'Estaing.
S'agissant des échanges commerciaux franco-chinois, M. Giscard d' Estaing a regretté leur déséquilibre, constatant que le premier déficit commercial de la France concerne les flux commerciaux entretenus avec la Chine.
"Nous ne vendons pas assez en Chine. Nous avons beaucoup d'entreprises installées en Chine et qui y produisent mais il faut faire davantage. Il faut donc regarder les raisons et les moyens qui permettraient de faire davantage", a expliqué l'ex président français.
Pour l'ancien président français, il serait bénéfique pour les économies française et chinoise de voir davantage d'investissements productifs en provenance de Chine dans l'Hexagone. "Ce sont des investissements productifs qu'il faut, c'est-à-dire des entreprises chinoises qui produisent en France, soit en acquérant une entreprise française, soit en créant un outil de production en France", a détaillé l'homme d'Etat français.
Au niveau des échanges culturel et humain, il a préconisé le développement de l'enseignement des langues chinoise et française au sein des écoles et universités des deux pays. "Je suis frappé par le bon enseignement du français en Chine", s'est exclamé l'homme politique français. "Les Chinois qui parlent français le parlent très bien, sans accent, avec un grand vocabulaire et ils lisent la littérature", a-t-il souligné.
Selon l'ex-président, le nouveau chef d'Etat chinois souhaite "rêver de Chine, c'est-à-dire d'une Chine heureuse, juste, respectée dans le monde". Saluant cette vision salutaire, M. Giscard d'Estaing a exprimé le souhait d'entretenir des "rapports très étroits" avec cette Chine future.
"Le rêve, c'est l'avenir, car la Chine est en train de terminer une période qui est celle d'un retour dans la vie économique internationale", a constaté M. Giscard d'Estaing.