Les échanges éducatifs et culturels sino-européens, un pont de communication entre les deux peuples

02.04.2014 à 08h26

Alors que le président chinois Xi Jinping effectue actuellement une visite d'Etat en Europe, sa présence à l'ancien site de l'Institut franco-chinois de Lyon, en France, le 25 mars et sa visite prévue au Collège de l'Europe le 1er avril à Bruges, en Belgique, attirent l'attention du monde sur les échanges éducatifs et culturels sino-européens, qui jouent un rôle de pont dans les communications entre les deux peuples.

"Faire des études en France m'aide à connaître la société et la logique française", a indiqué Bai Xueying, étudiante chinoise suivant ses études économiques à l'ESSEC en France.

Son opinion est partagée par Wang Yingyue, une étudiante de l'Université des langues étrangères de Beijing. "Avant d'aller en France en 2011, la France était pour moi un pays romantique avec un beau paysage, du vin et de la lavande", a conféré à Xinhua la jeune fille qui a séjourné en France de 2011 à 2012. Après une année d'études avec des étudiants et professeurs internationaux, Mlle Wang a une vision plus vaste de la France et de l'Europe. "De plus, j'ai eu l'occasion de présenter la Chine à mes amis européens avec un regard de Chinoise", a indiqué Mlle Wang.

Lors d'un exposé devant toute la classe, Mlle Wang et ses trois partenaires chinoises et françaises ont essayé de présenter et d'expliquer les opinions des Chinois et des Européens sur les relations économiques sino-européennes. Auparavant, l'Union européenne éprouvait des sentiments mitigés quant à la montée en puissance de la Chine, alors que la Chine s'inquiétait vivement des conséquences de la crise de la dette européenne.

"A travers les discussions avec mes camarades et amis européens, j'ai ressenti la curiosité que la Chine leur inspire, mais également la confusion, l'inquiétude, etc", a noté Mlle Wang.

Selon Zhang Jingyu, étudiante chinoise au Royaume-Uni, les expériences à l'étranger favorisent les communications multiculturelles, technologiques et la compréhension mutuelle.

Yuan Shuai, un Chinois ayant étudié en Allemagne, est d'accord avec Mlle Zhang. "Une année d'études en Allemagne m'a permis de mieux connaître ce pays et l'Europe. Maintenant, face à une affaire internationale, je préfère la considérer d'un point de vue international et non pas seulement chinois. Cela m'aide beaucoup dans la compréhension et l'analyse des événements", a expliqué M. Yuan.

Aux yeux des étudiants et employés européens en Chine, leur séjour dans ce pays asiatique leur permet de développer leur point de vue et des intérêts.

"Depuis mon arrivée en Chine, je m'intéresse plus à l'histoire, à la culture et à l'art chinois", a indiqué à Xinhua Marine Rivière, une Française travaillant à Beijing, en Chine. "Je prête également plus attention aux informations concernant la Chine et je me sens plus impliquée dans les échanges sino-européens", a indiqué Mlle Rivière.

Intéressée par la culture et les modes de pensée chinoises, Rollin, étudiante allemande en psychologie, attend avec beaucoup d'espoir son séjour en Chine, qui commencera en août 2014. "J'ai lu des versions allemandes de textes de philosophie classique chinoise. Je suis déterminée à apprendre le chinois".

Mlle Rollin a conféré à Xinhua que beaucoup de ses amis chinois lui ont parlé de la Chine. "J'ai déjà appris à utiliser des baguettes et cuisiner des plats chinois", a-t-elle précisé, ajoutant que les Chinois et les Européens ont de nombreux points communs. "Nous pouvons nous comprendre", a-t-elle souligné.

Les échanges éducatifs et culturels entre la Chine et l'Europe existent depuis longtemps. De Zheng Manuo, qui s'est rendu en Italie en 1650 pour étudier les sciences naturelles, aux jeunes étudiants chinois actuellement à l'étranger, les communications sino-européennes jouent un rôle important dans les connaissances bilatérales.

De 1921 à 1946, près de 500 étudiants chinois ont suivi leurs études à l'Institut franco-chinois de Lyon, en France, dans l'espoir de sauver la Chine de la misère, en apprenant des expériences de l'Occident. Ils n'étaient pas les seuls à se rendre en Europe pour découvrir le monde. A cette époque, l'Europe a accueilli des milliers de Chinois, y compris les futurs dirigeants chinois, notamment Zhou Enlai, Deng Xiaoping, Chen Yi (l'ancien vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Chine), Nie Rongzhen (l'un des dix maréchaux de Chine).

En 2013, plus de 60.000 Européens ont étudié en Chine, ce qui représente une hausse de 13,02% par rapport à 2012. En France, il y a actuellement 38.000 étudiants chinois.

A travers les échanges culturels et éducatifs, les peuples chinois et européens communiquent et apprennent à se connaître, ce qui favorise la compréhension bilatérale.

Lors de son interview avec le site chinois Fenghuang, l'ambassadrice de France en Chine Sylvie Bermann a mentionné ses expériences en Chine. Ayant fait ses études en Chine à la fin de la Révolution culturelle, Mme Bermann a souligné l'importance de son séjour. Selon elle, connaître l'histoire de la Chine aide à mieux comprendre les Chinois. Les Chinois, quant à eux, considèrent que les connaissances acquises en Europe leur permettent de voir les pays européens de manière plus globale et de s'en sentir plus proches.

En tant que deux grands pays culturels, scientifiques et politiques dans le monde, ayant une longue histoire de relations, la Chine et l'Europe peuvent encore développer davantage leurs liens bilatéraux.

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