La politique chinoise de la route maritime de la soie (RMS) du 21e siècle a une forte résonance et des synergies évidentes avec les projets économiques du gouvernement du Sri Lanka, a indiqué un responsable vendredi à Colombo.
La RMS chinoise a des liens solides avec le cadre de la politique économique du président sri-lankais Mahinda Rajapaksa, qui définit les objectifs d'établissement d'un carrefour maritime, commercial, du savoir et de l'énergie, a indiqué Ajith Nivaard Cabraal, gouverneur de la Banque centrale du Sri Lanka, lors d'un rassemblement.
Les législateurs du gouvernement insistent depuis longtemps pour dire qu'il est possible d'utiliser l'emplacement stratégique de l'île pour relier l'Europe et l'Afrique à l'Asie. M. Cabraal a souligné que bien que les politiques du gouvernement aient été élaborées avant la RMS, les deux parties pourraient en tirer des bénéfices importants.
"Le renforcement de la coopération économique, les projets d'infrastructure conjoints, la coopération en matière de sécurité, la coopération technique et scientifique ainsi que l'approfondissement de l'engagement économique maritime auront lieu. Le Sri Lanka est déjà muni de deux ports et deux aéroports internationaux pouvant être liés à la RMS", a-t-il noté.
M. Cabraal a poursuivi en disant qu'avec un aéroport international et un mégaport, Singapour a réalisé des gains économiques substantiels que le Sri Lanka a le potentiel de doubler compte tenu de ses développements massifs en matière d'infrastructure.
Le port de Colombo et le port d'Hambantota, situé sur la côte sud du Sri Lanka, se spécialisent déjà en transbordement et en expédition. Des projets énergétiques sont actuellement en cours, dont une centrale au charbon de 1,2 milliards de dollars dans le nord-ouest du pays et un projet d'oléoduc.
En tant que nations insulaires de l'océan Indien, les Maldives et le Sri Lanka sont deux éléments cruciaux de l'initiative et peuvent bénéficier de leur statut de halte sur une vaste route maritime commerciale.
Par conséquent, les dirigeants des deux pays sont enthousiastes à l'idée de se joindre au projet. Le Sri Lanka a également reçu 1,4 milliards de dollars américains de la Chine pour construire "la ville portuaire de Colombo", dans l'espoir de transformer le pays insulaire en concurrent des ports prospères de Singapour et de Dubaï.
M. Cabraal croit que la RMS ouvrira la voie à la création d'un carrefour du savoir au Sri Lanka qui pourrait se concentrer sur la loi maritime, la recherche et le développement, ainsi que la formation dans le domaine de la pêche et dans l'exploitation gazière et pétrolière.
Les industries bancaire et de l'assurance, notamment, seront stimulées, alors que la Banque centrale a déjà signé un accord de swap de devises avec la Banque populaire de Chine.
Le budget du gouvernement sri-lankais pour 2015, qui fait actuellement l'objet d'un débat au parlement, met également en relief les politiques visant à améliorer le développement des compétences, du tourisme et des infrastructures qui s'incorporeront à la RMS, a assuré M. Cabraal.
La RMS sera par ailleurs facilitée par le lancement réussi de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures à laquelle se sont joints le Sri Lanka et 20 autres pays.
Le président chinois Xi Jinping a appelé plus tôt ce mois-ci à l'accélération des efforts visant à construire la ceinture économique de la route de la soie, affirmant que les deux projets sont complémentaires.