Si l'on veut répondre à cette question, il n'y a alors aucun doute que ce sera le secteur industriel chinois qui en bénéficiera, et notamment les industries de l'ingénierie et de la construction, de l'équipement et des matériaux de construction. Avec le ralentissement des investissements dans le domaine des grandes infrastructures après plus de dix ans de croissance économique domestique continue, la vague d'investissements à l'étranger dans les infrastructures leur ouvrira de nouveaux horizons, leur permettant d'explorer la demande potentielle sur les marchés étrangers, d'absorber les capacités domestiques apparemment temporairement « en excédent », et d'éviter un ajustement industriel délicat.
De même, il ne fait aucun doute que le secteur financier chinois en profitera également. Depuis 2010, la Chine est devenue le premier pays du monde en termes de contrats de projet à l'étranger, mais, jusqu'ici, elle a fondamentalement simplement eu un rôle de concepteur et de constructeur, et les institutions financières chinoises n'ont pour l'essentiel que fourni de simples outils de financement de la dette. Les entreprises chinoises vont s'étendre de la conception et de la construction au secteur des opérations d'investissement et à toutes sortes de projets de concession d'investissement dans les infrastructures à l'étranger, qui ne manqueront pas d'attirer l'attention des investisseurs chinois.
Il est également certain que les partenaires commerciaux de la Chine tireront aussi des bénéfices de ce mouvement. La faiblesse des infrastructures limite le développement économique et social de beaucoup de pays et régions et consiste un véritable goulot d'étranglement, auquel même des économies développées ou en développement, comme celles du BRICS, n'y échappent pas. Le retard en matière d'infrastructures freine, de bien des façons, le développement régional équilibré et la redistribution des revenus, entrainant vers le bas les progrès économiques et sociaux des pays et régions en développement.
Sortir de ce goulot d'étranglement sur les infrastructures est depuis longtemps le désir commun de beaucoup d'économies émergentes. L'efficacité du système de construction d'infrastructures chinois est une des meilleures du monde. La vague d'investissements chinois dans les infrastructures à l'étranger devrait offrir à ces économies des solutions en matière de financement, de conception, de planification, d'équipement, de matériels, de construction, de ressources humaines, leur apportant un secours face aux dangers qui pèsent sur leur macro-économie stable, et leur permettant de renforcer leur développement durable économique et social.
Les opportunités d'investissements de la Chine sont ouvertes à tous ses partenaires ; dans un contexte de concurrence exacerbée au niveau mondial, les partenaires commerciaux de la Chine doivent seulement améliorer leur environnement commercial, réformer leur économie domestique en évitant toute mesure inadéquate pouvant en perturber l'efficacité, renforcer l'ouverture économique, afin d'attirer autant d'investissements chinois que possible.