La visite en Union européenne (UE) du Premier ministre chinois Li Keqiang a abouti à de nombreux nouveaux accords commerciaux, qui feront progresser la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'UE.
Lors de la visite de M. Li, les deux géants économiques ont manifesté leur intention de relier le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), également connu sous le nom de Plan Juncker, aux initiatives de la "Ceinture et de la Route" proposées par la Chine ainsi qu'au plan de coopération internationale sur la capacité de production de la Chine.
Le Premier ministre chinois a proposé de combiner les avantages relatifs de la Chine dans la capacité de production et la fabrication des équipements avec les technologies avancées des économies européennes. Il a également appelé les deux parties à travailler ensemble pour exploiter les marchés tiers.
La Chine et l'Europe faisant face au défi de maintenir une croissance économique stable et de rationaliser leurs structures économiques, l'intégration de leurs stratégies de développement stimulera la croissance des deux parties et apportera de nouvelles opportunités pour les relations économiques sino-européennes.
Zhao Junjie, chercheur à l'Institut d'études européennes de l'Académie chinoise des Sciences sociales, a indiqué que la connexion de ces stratégies est devenue un des moments forts du voyage de M. Li en Europe.
"L'intégration des stratégies de développement devrait injecter un nouvel élan dans les relations économiques Chine-UE, les aidant à arriver à une coopération gagnant-gagnant et à former une communauté d'intérêt commun," a-t-il analysé.
Les Initiatives de "la Ceinture et de la Route", soit la Ceinture économique de la route de la soie et la Route de la soie maritime du 21e siècle, ont été proposées par le président chinois Xi Jinping en 2013, visant à relancer les anciennes routes commerciales entre l'Asie et l'Europe et à briser le goulet d'étranglement dans le secteur des infrastructures afin de promouvoir une répartition efficace des ressources.
Le Plan d'investissement Juncker vise à redynamiser l'économie de l'Europe en lançant de grands projets d'infrastructure soutenus par un fonds de 315 milliards d'euro (352 milliards de dollars).
Le Plan Juncker inclut des projets dans les secteurs des transports, de l'énergie et des infrastructures, donnant une opportunité à la Chine d'exporter sa capacité de production ainsi que ses avantages technologiques et en ressources humaines, a expliqué M. Zhao.
Parallèlement, une réponse positive aux initiatives de "la Ceinture et de la Route" aidera l'UE à se débarrasser des crises de dettes souveraines et à relancer son économie, a indiqué Bai Ming, haut chercheur d'un groupe de réflexion appartenant au ministère du Commerce.
En outre, la participation de 18 pays européens à la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), banque multilatérale proposée par la Chine, démontre leur position et leur attitude quant au partage des investissements des infrastructures en Asie, a-t-il ajouté.
"Les initiatives de 'la Ceinture et de la Route' bénéficient non seulement à la Chine, mais aussi à l'Europe, qui profitera d'une meilleure connexion avec les économies dynamiques d'Asie", a affirmé M. Juncker lors d'une interview accordée à l'Agence de Presse Xinhua (Chine Nouvelle).
L'UE est le plus grand partenaire commercial de la Chine depuis onze ans, alors que la Chine est le deuxième plus grand partenaire commercial de l'UE depuis douze ans. Le volume de leur commerce bilatéral est passé de 2,4 milliards de dollars en 1975 à 615 milliards de dollars en 2014.
L'exploitation des marchés tiers est un autre sujet important lors du voyage du Premier ministre chinois. Lors de sa visite à Paris, il a appelé les deux poids-lourds économiques à exploiter conjointement les marchés tiers, à ouvrir un nouvel espace pour la coopération pragmatique bilatérale et à aider à stimuler une reprise durable de l'économie globale.
"Dans la situation mondiale actuelle, le potentiel des marchés tiers aidera à renforcer la reprise de l'économie mondiale et promouvra la coopération Sud-Sud et Sud-Nord", a souligné Zhao Junjie.
Quarante ans après l'établissement des relations officielles entre la Chine et l'UE, l'année 2015 marquera un nouveau chapitre, encore plus prospère, dans les relations entre ces deux géants de l'Eurasie, ces derniers renforçant leurs partenariats au niveau global, tout en n'excluant pas la concurrence.