Gestion et contrôle des différences, pour de bonnes relations sino-américaines

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«Les dirigeants chinois ont estimé que les deux pays devaient gérer et contrôler leurs différences, ce qui constitue un principe important pour stabiliser et développer les relations sino-américaines», a indiqué Teng Jianqun, directeur du département des études américaines de l'Institut chinois des études internationales, à l'occasion d'une interview accordée au Quotidien du Peuple.

Teng Jianqun a expliqué que ce principe découlait de la pensée chinoise traditionnelle en matière de diplomatie dans le but d'élargir le terrain commun tout en mettant de côté les différences, ainsi que d'une compréhension profonde de la part de la Chine sur la réalité des relations entre les deux nations.

«Ce principe reflète les idées inédites des dirigeants chinois pour façonner les relations des deux pays. C'est également selon eux, une des notions clé pour établir un nouveau modèle de relations entre les grandes puissances», a avancé Teng.

« Dans une certaine mesure, l'histoire de la normalisation des relations sino-américaines est aussi le succès ou l'efficacité de la gestion et du contrôle de leurs différences», a souligné Teng. «La manière constructive de gérer et de contrôler les différences, contribueront directement au bon développement de ces relations».

Pour Yuan Peng, vice-président de l'Institut chinois des relations internationales contemporaines, les Etats-Unis et la Chine ont une cause commune à plaider, face à l'ordre international considérablement changé : soit défendre les mesures politiques et économiques internationales créées après la Seconde guerre mondiale, tout en réformant ses mécanismes non-responsables et inappropriés, cela dans le but de construire un nouvel ordre dans la région d'Asie-pacifique.

«La modification de la politique américaine en mer de Chine méridionale est étroitement liée à la position des Etats-Unis par rapport aux actions des autorités chinoises. Washington ne réalise pas encore que Beijing est de plus en plus déterminant dans la défense de ses intérêts en mer de Chine du Sud. Cependant, cela ne signifie pas que la politique étrangère de la Chine sur ce point ou sur sa politique étrangère a changé», a conclut Wang Zheng, directeur et professeur adjoint du Centre des études sur la paix et les conflits de l'Ecole de diplomatie et des relations internationales de l'Université de Seton Hall.

«L'interprétation des Etats-Unis sur la situation actuelle présente un certain parti pris, amenant de nombreux d'Américains vers un malentendu majeur qui consiste à penser que la Chine a l'intention de changer le statu quo en mer de Chine du Sud et d'utiliser la puissance pour résoudre les problèmes».

Pour Kaminski, conseiller supérieur des affaires chinoises au Ministère autrichien des affaires étrangères, l'histoire et la culture chinoises ont prouvé pourtant que la Chine préconisait plutôt l'importance de l'harmonie. La paix occupant une position majeure et profondément enracinée dans les valeurs des Chinois.

Quelques exemples : «Vous pouvez également trouver cette idée dans certains toponymes. Prenons le cas de la ville de Xi'an, la capitale qui a abrita treize dynasties, était nommé 'Chang'an', signifiant une paix permanente. Les pensées traditionnelles ont contribué à l'établissement des attitudes positives du peuple chinois envers la paix. La Grande Muraille, le symbole culturel de la Chine, est également un bel exemple. Il ne s'agit pas d'un outil d'agression, mais d'une série de fortifications. La nation n'a jamais souhaité une culture provocatrice, étant à la recherche d'une harmonie».

«Les Etats-Unis devraient reconnaître et peut importe les intentions de la Chine, que le contraste de puissance entre les deux pays a changé. C'est la réalité. On ne peut pas attendre de la Chine de se comporter comme dans le passé. Ce n'est pas convenable», a souligné Wang Zheng.

«L'histoire nous montre que la montée d'un pays a un impact certain dans la communauté internationale. Si les Etats-Unis et la Chine n'établissement pas de bonnes communications sur la base de ce jugement, les malentendus sont inévitables», a-t-il ajouté.

Notant qu'auparavant, les deux grandes puissances avaient l'habitude de gérer et contrôler leurs différences en créant des comités ou autres mécanismes de dialogue. Mais les défis d'aujourd'hui, ne se concentrent plus sur un certain point qui peut être contrôlé, mais sur les grandes différences d'idées.