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Lancang-Mékong: la Chine et la France pourraient œuvrer de concert dans la coopération avec les pays riverains

Xinhua | 22.03.2016 08h01

La station balnéaire chinoise de Sanya (sud) accueillera mercredi la première réunion des dirigeants du sommet de la Coopération Lancang-Mékong (CLM), un nouveau type de mécanisme de coopération régionale réunissant six pays riverains du Mékong (Chine, Cambodge, Laos, Myanmar, Thaïlande et Vietnam).

A cette occasion, estiment des experts, la Chine et la France, ancienne puissance coloniale dans la région, pourraient chercher à se donner la main en matière de coopération multilatérale dans la région de Lancang-Mékong.

Trois des six pays riverains "sont historiquement liés à la France, puisqu'ils sont d'ex-colonies françaises. Par conséquent, la participation et l'engagement français dans le développement régional pourraient faciliter la coopération, la compréhension et la stabilité dans cette sous-région", pense Joseph Matthews, directeur du Centre d'éducation sur l'ASEAN basé à Phnom Penh (Cambodge).

La coopération sino-française en vue de renforcer le mécanisme CLM "est à la fois très avisée et opportune", estime-t-il.

Pour l'heure, la coopération sino-française dans la région de Lancang-Mékong n'est pas très visible. On note tout de même quelques projets dans les secteurs de la finance, de l'éducation et de l'énergie au Vietnam.

En 2006, China Export & Insurance Corporation (SINOSURE) et BNP Paribas ont signé ensemble la police d'assurance du projet de centrale hydroélectrique de Cua Dat dans la province vietnamienne de Thanh Hoa (nord). Cette dernière est construite par la société chinoise China National Heavy Machinery Corporation (CHMC) pour un contrat de 16 millions de dollars.

En mai 2007, l'Université de Tsinghua à Beijing, l'Ecole nationale supérieure des mines de Paris (ENSMP) et l'INSA Lyon (Institut national des sciences appliquées) ont signé, avec l'Université nationale de Ho-Chi-Minh-Ville, un accord de coopération sur un mastère dédié à l'énergie et au développement durable, qui a été salué par les entreprises françaises.

En 2012, la société française Alstom s'est allié avec la société chinoise Huadong Engineering pour conclure avec le Vietnam un contrat de 18 millions d'euros de fourniture d'équipements et de services pour le projet de la centrale hydroélectrique No4 de Song Bung à Da Nang (centre). Ce projet constituera une source d'électricité importante dans le réseau national du pays dès son achèvement.

Gu Xiaosong, directeur adjoint de l'Association chinoise des études de l'Asie du Sud-Est, rappelle dans un entretien à Xinhua que "des pays riverains du Mékong ont gardé les voies ferrées et les routes construites par la France à l'ère coloniale. Il y a aussi d'autres infrastructures laissées par la France qui peuvent être reconstruites et renouvelées afin de contribuer à la modernisation de ces pays".

"Les pays riverains du Mékong sont tous des pays en développement qui souhaitent s'industrialiser et s'urbaniser. Ils peuvent apprendre de la France dans les secteurs du tourisme, de l'agriculture et de la protection environnementale", note Lei Zhuning, directeur adjoint de l'Institut du Myanmar à l'Académie des sciences sociales de Yunnan (Chine).

"Le partenariat Chine-France dans le développement de la région de Lancang-Mékong est naturel et stratégique. La première est le partenaire naturel, alors que la seconde est un partenaire stratégique depuis l'époque de l'Indochine", estime M. Matthews.

"L'engagement de la France va réduire l'influence non nécessaire des Etats-Unis dans la région. Minimiser et modérer le rôle des Etats-Unis dans la région renforcera l'entente politique, ce qui débouchera sur la résolution pacifique de tous les différends et malentendus encore en suspens entre les pays de la sous-région", ajoute-t-il.

Les deux parties pourraient élargir cette coopération en profitant de leurs atouts complémentaires et contribuer ainsi au développement des pays de la région de Lancang-Mékong. La Chine et la France, avec les autres pays riverains du fleuve, pourront collaborer au plus haut niveau grâce à de larges consultations, des contributions conjointes et en tirer des bénéfices partagés.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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