Dernière mise à jour à 08h48 le 05/02
Depuis le début de l'épidémie du nouveau coronavirus (2019-nCoV) à Wuhan, mégapole de plus de dix millions d'habitants et épicentre de l'épidémie, Philippe Klein, un médecin français ayant choisi de rester dans cette ville, a été témoin des efforts incroyables et de la grande confiance de la Chine pour gagner la "guerre" contre le virus.
Wuhan, capitale de la province du Hubei (centre de la Chine), a annoncé le 23 janvier la décision de suspendre les transports publics et de fermer l'aéroport et les gares aux voyageurs au départ de la ville et a demandé aux habitants de ne pas quitter la ville sans raison spécifique.
Le lendemain de l'annonce, M. Klein, un médecin généraliste dans une clinique internationale de l'Hôpital Union à Wuhan, a rapidement fermé sa clinique. "Depuis la mise en quarantaine de la ville, je suis en contact avec mes confrères médecins chinois et je suis l'évolution de la situation tous les jours. J'ai conseillé aux expatriés français de rentrer en France", a-t-il indiqué.
Selon M. Klein, le gouvernement français a envoyé des avions charters pour rapatrier ses ressortissants à Wuhan. Après deux groupes d'évacuation, il estime qu'il reste encore une trentaine de Français dans la ville.
"J'ai passé mon temps à écouter et à soigner les patients étrangers à Wuhan. C'est mon devoir". Le docteur est allé voir les patients dans leurs maisons, pour leur éviter de se rendre à l'hôpital et d'y contracter le virus.
"Bien sûr, j'ai peur, mais c'est la vie quotidienne d'un médecin. Je me protège bien pour travailler dans de bonnes conditions afin d'aider les autres."
Selon les autorités locales de Wuhan, dimanche, un total de 68 équipes médicales de 8.310 personnes avaient été envoyées dans la province du Hubei.
"Je suis vraiment fier du courage de mes collègues et des infirmiers chinois qui sont à Wuhan", a-t-il indiqué. "Les professionnels de santé sur cette planète ont un courage universel, et les médecins et infirmiers chinois ont illustré ce fait."
Ce qui impressionne également ce médecin est la capacité de la Chine à construire un hôpital préfabriqué en dix jours. Selon les autorités, un total de 1.400 membres du personnel médical des forces armées sont chargés de soigner les patients dans cet hôpital, baptisé Huoshenshan, depuis lundi.
Le gouvernement et les Chinois ont fait des efforts incroyables pour limiter et vaincre cette épidémie, et la force et le courage de la population chinoise face à ce virus sont évidents, a-t-il dit.
"J'ai confiance depuis le début. C'est une question de patience", a-t-il souligné.
Ces derniers jours, il a vu que tous les hôpitaux étaient mobilisés et que deux hôpitaux avaient été construits, fournissant de plus en plus de lits. "Les équipes médicales et l'aide matérielle sont arrivées. Ils sont motivés, et je suis bien sûr optimiste."
Après six ans dans cette mégapole, M. Klein estime que Wuhan est de plus en plus belle et il voit la fierté des habitants pour leur ville.
"Les Wuhanais sont des gens courageux, travailleurs et souriants. Je suis certain que leurs efforts seront récompensés".