Dernière mise à jour à 09h15 le 24/04
En 1968, la première équipe de professionnels de santé, forte de 36 personnes, a quitté Beijing pour se rendre en Afrique, preuve de l'engagement ferme de la Chine en matière d'assistance médicale au continent.
Plus d'un demi-siècle plus tard, cet engagement reste de vigueur. Au fil des décennies, 53 équipes d'assistance médicale de Beijing, regroupant plus de 1.000 personnes, ont été envoyées dans 11 pays et régions d'Afrique, dont la Zambie, l'Algérie et la Guinée, tissant ainsi de solides liens d'amitié entre les peuples des deux parties.
AMELIORER LES SYSTEMES DE SANTE
La 29e équipe d'aide médicale de Beijing pour la Guinée est arrivée le 6 mars (heure locale) à Conakry, après un voyage de plus de 50 heures. L'équipe compte 22 membres, dont 20 de l'Hôpital Tiantan de Beijing et deux de la Commission municipale de la santé de Beijing et du Centre de prévention et de contrôle des maladies de Beijing.
"Nos professionnels de santé se sont volontairement engagés dans l'équipe et ont été sélectionnés dans 15 départements cliniques, dont la neurologie, les urgences et les soins intensifs", déclare Guan Zhongjun, secrétaire du Parti pour l'Hôpital Tiantan de Beijing.
Guo Wei, chef de l'équipe, explique qu'il travaillera environ 18 mois en Guinée, renforçant davantage la coopération entre les deux pays dans les domaines de la médecine clinique, de la réforme des soins de santé et de la santé publique.
Zhang Wei, secrétaire adjoint du Parti pour l'Hôpital Xuanwu de l'Université de médecine capitale, qui était chef de la 28e équipe d'aide médicale de Beijing pour la Guinée, met l'accent sur l'importance de ce travail, surtout dans le contexte de la pandémie.
"La pandémie de COVID-19 continue d'influencer le monde entier, et la Guinée est également menacée par d'autres maladies infectieuses, dont le paludisme, la fièvre jaune, la rougeole et le virus Ebola. Cependant, les hôpitaux locaux ne disposent toujours pas d'un système complet de réponse aux infections hospitalières", explique-t-il.
La tâche principale de l'équipe de M. Zhang était donc d'aider les hôpitaux guinéens à mettre en place un système de soins efficace pour faire face aux maladies infectieuses. Le personnel chinois a travaillé avec le personnel local pour mettre en place un mécanisme adapté, basé sur des consultations et des enquêtes approfondies.
A la fin du mois de mars, l'Hôpital de l'amitié sino-guinéenne a proposé un ensemble de règles de gestion en réponse aux éventuelles infections à la COVID-19 dans les hôpitaux, qui devrait être étendu aux autres hôpitaux du pays.
COMBATTRE EBOLA
Kong Qingyu, directeur adjoint de l'Hôpital Anzhen de Beijing et chef de la 23e équipe d'aide médicale de Beijing pour la Guinée, déclare qu'Ebola était un problème majeur auquel son équipe a été confrontée.
"En 2014, Ebola s'est répandu en Afrique, mais nous n'en savions que peu sur ce virus. La seule chose que nous savions était qu'il était hautement contagieux et presque incurable", se souvient M. Kong.
L'épidémie a frappé la Guinée au moment où M. Kong et son équipe étaient sur le point de conclure leur mission, mais ils ont choisi de rester, combattant l'épidémie coude à coude avec leurs collègues guinéens.
"Nous avons immédiatement informé les autorités médicales chinoises, qui nous ont envoyé les derniers résultats de recherche, à l'aide desquels nous avons aidé les Guinéens à mettre en œuvre des mesures de prévention et de contrôle", ajoute-t-il.
Parallèlement, la 24e équipe, comprenant 19 experts de l'Hôpital de l'amitié de Beijing, était prête à soutenir la lutte contre Ebola en Guinée.
"Personne n'était à l'abri face à l'épidémie d'Ebola, nous devions donc prendre nos responsabilités et nous tenir aux côtés du peuple guinéen. Certains membres de notre équipe ont même rédigé des testaments avant de quitter leurs familles", déclare Wang Zhenchang, directeur adjoint de l'Hôpital de l'amitié de Beijing et chef de la 24e équipe.
Après son arrivée en août 2014, l'équipe a fourni des formations en soins de santé à près de 1.700 travailleurs médicaux et responsables sanitaires locaux. "Cette formation les a aidés à comprendre le virus Ebola et à adopter des mesures appropriées pour contenir l'infection", a-t-il ajouté.
BATIR DES HOPITAUX ET L'AMITIE
Grâce aux efforts continus des équipes d'aide médicale de la Chine pour la Guinée, l'Hôpital de l'amitié sino-guinéenne, créé en avril 2012, est devenu l'un des hôpitaux de premier rang en Guinée.
"Quand j'étais sur place, notre priorité était de développer le département de soins intensifs, mais le manque de personnel compétent constituait un grand défi pour nous", se souvient Wang Yu, chef de la 25e équipe médicale en Guinée, qui a commencé sa mission en janvier 2016.
L'équipe de Wang Yu a organisé un programme de formation global sur les soins intensifs pour des médecins et infirmières guinéens, dont plus de 200 heures de formation théorique et plus de 400 heures de formation chirurgicale, avec tout le matériel pédagogique traduit en français, langue officielle de la Guinée.
"Il est plus important d'aider le peuple guinéen à construire un système médical solide et de permettre aux professionnels de santé locaux de traiter eux-mêmes les maladies que de se contenter de rédiger des ordonnances pour les patients", indique M. Zhang, chef de la 28e équipe.
Il note que son équipe a amélioré davantage le projet de formation, ajoutant des échanges à court terme et offrant des cours en ligne.
Selon Zhong Dongbo, secrétaire du Parti pour la Commission municipale de la santé de Beijing, le demi-siècle de coopération médicale a porté ses fruits.
"Les 53 équipes d'aide médicale de Beijing pour les pays africains ont nourri notre amitié", explique M. Zhong. "Développer une communauté de santé dotée d'un avenir partagé constitue notre aspiration commune".