Dernière mise à jour à 08h55 le 05/12
Aïsha Abdoulkader Abdallah, une jeune Djiboutienne, observe un personnel au travail tout en fixant les points et lignes clignotant sur l'écran de la gare de Nagad à Djibouti, la capitale de son pays.
Avec des camarades de classe, elle effectue un stage dans cette gare de départ du chemin de fer djibouto-éthiopien. Dans une récente interview accordée à Xinhua, elle a déclaré qu'après trois ans de formation, une vingtaine de jeunes Djiboutiens comme elle termineront les cours en fin d'année et deviendront les premiers diplômés de l'atelier Luban de Djibouti.
Une douzaine de ces ateliers créés en Afrique au fil des ans, comme celui de Djibouti, proposent différentes formations en fonction des besoins de main-d'œuvre des pays africains, concrétisant ainsi la coopération sino-africaine en matière de renforcement des capacités.
UNE COOPERATION FRUCTUEUSE DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE
La population d'âge actif en Afrique subsaharienne devrait atteindre 600 millions de personnes d'ici 2030, dont 37% de jeunes, selon un rapport publié cette année par le Centre africain pour la transformation économique, un groupe de réflexion basé à Accra. Toutefois, les gouvernements africains sont confrontés à des défis majeurs dans le domaine démographique, notamment un taux de chômage élevé chez les jeunes dû aux faibles niveaux d'enseignement et au manque d'infrastructures et d'équipements adéquats, indique le rapport.
Lors de la 8e conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) qui s'est tenue au Sénégal il y a un an, la Chine a annoncé neuf programmes de coopération qu'elle prévoyait de mettre en œuvre conjointement avec les pays africains au cours des trois prochaines années, dont un programme de renforcement des capacités visant à promouvoir l'emploi en Afrique, en particulier pour les jeunes.
Dans ce cadre, les ateliers Luban relient des écoles professionnelles en Chine et en Afrique. Chaque atelier peut offrir une spécialisation différente. A Djibouti, par exemple, l'atelier Luban se concentre sur le développement de talents en matière d'exploitation ferroviaire, tandis que l'établissement en Ethiopie vise à améliorer le processus d'enseignement dans les domaines de la mécatronique, de la robotique et de l'intelligence artificielle.
Des entreprises chinoises telles que Huawei proposent également des formations en technologie de l'information et de la communication (TIC) pour accélérer la transformation numérique du continent. En novembre, cette entreprise a lancé un fonds en Zambie pour financer une formation en TIC à 5.000 jeunes et à au moins 50 enseignants et fonctionnaires locaux d'ici 2025. En Angola, Huawei prévoit de former plus de 10.000 personnes dans ce secteur au cours des cinq prochaines années.
En Tanzanie, un projet de collaboration avec la Chine a été lancé en juin de cette année afin de promouvoir l'enseignement professionnel par l'élaboration de nouveaux standards professionnels. Adolf Rutayuga, secrétaire exécutif du Conseil national tanzanien pour l'enseignement et la formation techniques et professionnels, a déclaré que le projet contribuerait à produire un grand nombre de travailleurs qualifiés et à faire en sorte que les diplômés de l'enseignement professionnel répondent aux besoins du marché international.
STIMULER L'EMPLOI DES JEUNES EN AFRIQUE
Les entreprises chinoises en Afrique sont encouragées à fournir au moins 800.000 emplois à la population locale, selon le programme de renforcement des capacités annoncé lors de la réunion du FCSA en novembre 2021.
Selon un rapport publié par le cabinet international d'audit financier et de conseil EY, les investissements chinois dans le continent ont totalisé 70,6 milliards de dollars entre 2016 et 2020, créant plus de 170.000 emplois et faisant d'elle l'un des principaux créateurs d'emplois en Afrique.
Au lieu de faire venir des travailleurs de loin, les entreprises chinoises en Afrique embauchent davantage la main-d'œuvre locale. En octobre, la Chambre de commerce chinoise au Zimbabwe, en partenariat avec la Stanbic Bank, a organisé un salon de l'emploi de deux jours au cours duquel 30 entreprises chinoises ont proposé 757 emplois.
"Nous avons appris qu'il est difficile pour les locaux de trouver un emploi, en particulier pour les jeunes diplômés. C'est pourquoi nous avons créé la plateforme pour mettre en relation les demandeurs d'emploi, les employeurs et les organisations", a déclaré Shannel Liu, vice-présidente de la chambre. Selon elle, plus de 100.000 locaux sont actuellement employés par les entreprises de la chambre.
En Zambie, des organisations telles que l'Association des anciens étudiants zambiens de Chine (ZACOSA, Zambia China Old Students Association) s'occupent de mettre en relation les étudiants diplômés d'universités chinoises avec les entreprises chinoises en Zambie. "Notre association joue un rôle en veillant à ce qu'il existe des liens entre les entreprises chinoises et ces étudiants diplômés de Chine. Je pense que dans ce domaine, nous pouvons dire que nous avons eu beaucoup de succès", a déclaré Friday Mulenga, président de l'association.