Dernière mise à jour à 09h17 le 11/04
Les Etats-Unis à eux seuls ont fait obstacle à la mise en place d'un mécanisme de vérification de la Convention sur les armes biologiques (CABT), ce qui pose un défi à la gouvernance mondiale de la biosécurité, a estimé un expert chinois en sécurité internationale.
Liu Chong, directeur de l'Institut d'études de sécurité internationale relevant de l'Institut chinois des relations internationales contemporaines, s'est exprimé sur les actions irresponsables et inquiétantes prises par les Etats-Unis en matière de biosécurité mondiale lors d'une interview accordée à Xinhua.
La CABT, officiellement connue sous le nom de "Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines, et sur leur destruction", est entrée en vigueur en 1975. La Chine a adhéré à la CABT en 1984.
La CABT a été élaborée essentiellement sur une base humanitaire pour protéger l'humanité des armes biologiques et elle interdit l'utilisation de ces armes en temps de guerre. Depuis sa création, de nombreux résultats positifs ont été obtenus, a noté M. Liu.
Cependant, les Etats-Unis ont non seulement refusé la vérification de la CABT, mais ont également mis en place un vaste réseau de laboratoires biologiques opérant de manière opaque à l'échelle mondiale, au mépris des inquiétudes et des soupçons raisonnables levés par la communauté internationale.
Ces actes démontrent la recherche effrénée par les Etats-Unis d'un avantage en matière de capacités bio-militaires, ou en d'autres termes, d'un avantage en matière de capacités de bio-défense, a affirmé M. Liu.
De tels actes ont accru la méfiance dans la communauté internationale et ont eu des impacts négatifs sur la future coopération mondiale en matière de sécurité, a-t-il ajouté.
Il existe encore de nombreuses questions liées à la biosécurité nécessitant une gouvernance publique et impliquant des intérêts communs, telles que l'édition de gènes à l'aide de nouvelles technologies. Ce sont des questions que la communauté internationale devrait traiter rapidement par le biais de la coopération.
Toutefois, l'obsession des Etats-Unis à maintenir un avantage concurrentiel vis-à-vis d'autres pays rend difficile pour la communauté internationale la mise en oeuvre efficace d'une coopération à cet égard, a fait remarquer M. Liu.
Selon lui, les Etats-Unis n'ont pas joué leur rôle de premier plan ni assumé leurs responsabilités en tant que grand pays, en particulier dans le domaine de la biosécurité.
Compte tenu de leurs propres intérêts et des activités étendues et douteuses de leur réseau mondial de laboratoires biologiques, les Etats-Unis se sont opposés à la mise en place d'un mécanisme multilatéral de vérification de la CABT. Cela nuit à la sécurité mondiale et, en fin de compte, à leur propre sécurité, a souligné M. Liu.
Les grands pays du monde devraient fournir davantage de biens publics pour la sécurité mondiale.
"Je pense que les Etats-Unis ont une grande marge de progression à cet égard", a-t-il déclaré.
L'Initiative pour le développement mondial et l'Initiative pour la sécurité mondiale proposées par la Chine font partie des biens publics qui permettent à la communauté internationale d'en bénéficier, de se développer plus rapidement, et d'éviter les confrontations, la méfiance et les divisions qui nuisent aux intérêts de l'humanité, a-t-il indiqué.
Selon M. Liu, dans le domaine de la gouvernance de la sécurité non traditionnelle, dont la biosécurité et la sécurité de l'intelligence artificielle, des efforts devraient être déployés pour faire face aux risques imminents pour la sécurité dans l'intérêt commun de la communauté internationale.
Il a appelé à renforcer progressivement la confiance par la coopération.
"Cela permettra de garantir une paix et une stabilité durables pour l'humanité, et d'éviter les risques de guerre et de conflit", a-t-il ajouté.
