Dernière mise à jour à 09h03 le 16/08
La coopération entre l'Afrique et la Chine, qui est multidimensionnelle et fructueuse, contribue énormément à la croissance économique de l'une comme de l'autre et peut servir d'exemple pour la coopération Sud-Sud, selon des experts africains.
La coopération sino-africaine est d'un niveau élevé, voire exemplaire, estime Elisée Héribert-Label Adjovi, directeur du magazine panafricain "Le Label diplomatique" et président du Caucus panafricain des journalistes. "Les progrès de la coopération sino-africaine ouvrent chaque jour de nouveaux horizons pour l'amitié entre les deux entités et créent de nouvelles possibilités pour le développement entre les deux partenaires. En un mot, la coopération sino-africaine ne cesse de faire des pas de géant."
D'après ce spécialiste béninois des questions internationales et sino-africaines, la Chine s'est avérée être une partenaire utile et inclusive de l'Afrique en déployant des efforts supplémentaires pour faciliter le commerce des produits agricoles africains par la simplification des circuits d'importation et l'accélération des procédures d'accès à la quarantaine. Le développement de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique dans le domaine des produits agricoles contribue à la réduction de la pauvreté et au bien-être agricole des populations africaines, ainsi qu'à une croissance inclusive et au développement durable en Afrique.
Le manque d'eau potable constitue également un défi majeur en Afrique, entraînant l'apparition de nombreuses maladies telles que le choléra et la dysenterie. Selon M. Adjovi, grâce à la technologie chinoise, plusieurs pays d'Afrique ont pu réaliser des projets de puits qui ont permis d'approvisionner bien des populations africaines en eau potable.
Il a affirmé que la coopération sino-africaine était d'ores et déjà un modèle de coopération pour les pays en développement. Les pays africains se sont, depuis deux décennies, alignés sur le modèle de coopération pragmatique sino-africaine qui tient compte de l'intérêt des deux parties, y compris de l'Agenda 2063 de l'Union africaine ainsi que des Objectifs de développement durable des Nations Unies.
"Il y a eu une amélioration qualitative ces dernières années, reflétée par la montée de la capacité d'industrialisation dont l'Ethiopie est l'illustration", selon Guillaume Moumouni, enseignant-chercheur à l'université d'Abomey-Calavi. "On peut noter également l'amélioration du niveau de transformation de certaines marchandises exportées vers la Chine. Il est aussi admis que la croissance économique en Afrique est largement tirée par l'investissement chinois."
"Etant un universitaire béninois, l'exemple qui me paraît le plus évident est celui du domaine textile", a indiqué ce spécialiste des relations internationales diplômé de l'Université de Pékin. Premier producteur de coton en Afrique, l'industrie textile et vestimentaire apparaît comme le premier avantage comparatif du Bénin. Les autorités actuelles l'ont compris en favorisant la mise en place d'une unité de confection de vêtements dans la Zone industrielle de Glo Djigbé (GDIZ). La Chine devrait contribuer à densifier qualitativement un tel développement, en dehors des deux unités textiles en joint-venture Chine-Bénin : la Société des industries textiles du Bénin (SITEX) et la Compagnie béninoise des textiles (CBT).
La partie africaine "bénéficie d'aides publiques au développement, d'un nouveau marché pour ses matières premières, de la construction d'infrastructures et des investissements dans divers secteurs", a affirmé Issouf Ouattara, économiste consultant et spécialiste en intelligence économique du Burkina Faso.
La coopération sino-africaine "encourage indirectement les partenaires traditionnels des pays africains à redéfinir leurs partenariats", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'elle "peut être un modèle de coopération entre pays en développement".
