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Xinjiang : comment des enseignants bénévoles illuminent les salles de classe rurales

le Quotidien du Peuple en ligne 22.05.2025 10h20
Xinjiang : comment des enseignants bénévoles illuminent les salles de classe rurales
(Photo / Xinhua)

Sur le plateau du Pamir, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), les étoiles semblaient à portée de main. Alimbubi Musahun a déplacé son regard du ciel nocturne enchanteur vers le chemin à l'extérieur de sa maison, en attendant un invité spécial. Son salon, où du pain naan et du thé chaud avaient été préparé, se tenait prêt comme la tradition Kirgizhe l'exige.

Bientôt, elle a vu son invitée, la jeune professeure Gao Shuxian, s'approchant aux côtés de sa fille Dilzada Wurozali et de ses camarades de classe. Alimbubi a salué l'enseignante avec une embrassade chaleureuse et l'a accueillie chez elle.

La famille de l'éleveuse kirghize chérit les visites mensuelles de Gao Shuxian. Alimbubi lui a servi un grand bol de yaourt fait maison, sachant que la jeune femme de 23 ans, dont la terre natale est à environ 3 000 km de là, a un peu de mal avec la viande de mouton ou de bœuf mais adore le yaourt.

Il y a deux ans, Gao Shuxian est partie de sa ville natale de la province de Shanxi (nord de la Chine) pour devenir professeur de mathématiques à l'école primaire du village de Sheyit, situé à une altitude d'environ 2 000 mètres dans le canton de Karajol, qui dépend de la ville d'Artux, dans la préfecture autonome kirghize de Kizilsu, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang.

Située à seulement 47 km de la frontière, l'école primaire Sheyit est une école de village reculée qui travaille principalement avec des enfants de la communauté ethnique kirghize. Dans le cadre du programme « Vers l'Ouest », un programme de services volontaires dans les régions occidentales moins développée de la Chine, Gao Shuxian et 22 autres diplômés des universités enseignent désormais ici. Originaires de toute la Chine, leurs accents de mandarin peuvent différer légèrement, mais ils sont tous unis pour un seul but : éclairer le chemin de la connaissance pour environ 300 enfants.

« La plupart de leurs parents sont des éleveurs ou des patrouilleurs, ils ont donc rarement le temps de prendre soin de leurs familles », a expliqué Gao Shuxian. « C'est pourquoi ces enfants aiment tellement l'école. Certains d'entre eux viennent même étudier le week-end. Je suis toujours entourée d'élèves curieux avec des questions sans fin ».

« Lorsque des élèves motivés rencontrent des enseignants dévoués, l'amélioration académique n'est qu'une question de temps », a de son côté déclaré Jin Wenbin, le chef du Parti de l'école, ajoutant que l'école a finalement perdu sa position de longue date d'école la moins performante d'Artux. Au début de cette année, l'école s'est classée parmi les 15 premières de la ville. Depuis 2023, elle a systématiquement produit des diplômés qui ont excellé dans les examens régionaux standardisés, et qui ont été admis dans les meilleures écoles intermédiaires du Xinjiang dans le cadre d'une initiative financée.

Aujourd'hui, Alimbubi et son mari espèrent que leur fille Dilzada pourra trouver une place dans cette initiative afin qu'elle puisse construire un avenir meilleur grâce à l'éducation. Gao Shuxian a assuré à Alimbubi que sa fille se comporte bien à l'école, comme son fils aîné, qui a déjà été admis dans le meilleur collège d'Artux. « Je veux donner un coup de main à ces enfants », a déclaré la jeune enseignante, sa voix se brisant alors que des larmes jaillissaient dans ses yeux. « Quand une mère me dit : "mademoiselle Gao, nous vous faisons confiance pour notre enfant", Je ... je ne peux plus me retenir ».

« Nous nous sentons complètement à l'aise quand nous laissons nos enfants à nos professeurs. Ils sont devenus comme une famille pour nous », a déclaré Alimbubi.

Ces dernières années, le Xinjiang a continuellement augmenté les investissements dans l'éducation. Trois ans d'éducation préscolaire et neuf ans d'éducation obligatoire sont désormais gratuits dans les vastes zones rurales de la région. Cependant, l'accès à une éducation de qualité semblait toujours hors de portée dans les villages éloignés comme Sheyit.

C'est pourquoi des efforts comme le programme « Vers l'Ouest » canalisent les talents et les ressources pour renforcer l'éducation rurale. Gao Shuxian et ses collègues s'efforcent de réduire l'écart de connaissances, d'élargir les horizons des élèves et de les inspirer à poursuivre leurs rêves. Dans une classe, Gao Shuxian a présenté des portraits de carrière sur mesure générés par l'intelligence artificielle pour chaque étudiant.

Selon la Ligue de la jeunesse communiste de Chine, actuellement, un total de 1 085 bénévoles dans le cadre du programme « Vers l'Ouest » enseignent dans 61 écoles de la préfecture montagneuse de Kizilsu. À l'échelle nationale, plus de 540 000 diplômés et des troisième cycle se sont engagés dans un service volontaire de divers secteurs dans plus de 2 000 zones au niveau du comté depuis le lancement du programme en 2003.

Lorsque les élèves de Sheyit ont été interrogés sur leurs professeurs, ils ont répondu avec impatience, les comparant au soleil et à la lune, et les décrivant comme stricts mais gentils et chaleureux.

« Soyez comme le soleil - levez-vous et tombez sans perdre votre lumière ! », a écrit Gao Shuxian sur les réseaux sociaux. « J'enseigne cette leçon à mes élèves, tout comme mon professeur me l'avait apprise. Je tends une main à ces enfants pour les amener vers un avenir meilleur ».

(Web editor: Yishuang Liu, Ying Xie)

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