Lorsque l'achat du premier logement représente pour la jeune génération chinoise l'envie de faire un investissement, il n'est plus difficile d'entrevoir l'inquiétude forte qu'éprouve la population chinoise du prix des logements et de la dévaluation du Renminbi du fait de l'inflation. Tout cela provient de la quantité excessive de monnaie mise en circulation.
Sur le marché immobilier chinois, la « demande rigide » est l'un des mots les plus cités. Quand le marché est bon, on l'explique en s'appuyant sur la rigidité du marché, déclarant qu'on a déjà du mal à répondre aux besoins d'achat qui sont considérables. Au contraire, dans le contexte de marasme actuel du marché chinois, on cherche encore la réponse dans l'inélasticité de la demande. Un expert a prévu un marché immobilier prospère après 2015 lors de son discours au 3e Sommet des finances immobilières, en basant son analyse sur le nombre des futurs nouveaux mariés, qui, selon la tradition, auront besoin d'acheter un logement. Au moins, la demande en matière de mariage est elle réelle et solide...
Cependant, cette demande réelle prend progressivement une autre forme. Selon un article publié le 23 novembre par le China Securities Journal, pour les jeunes mariés chinois à Beijing, l'achat de leur premier logement est dans une certaine mesure un investissement pour faire face au prix élevé des logements dans l'avenir. Pour ceux qui n'ont pas encore un pouvoir d'achat suffisant, certain d'entre eux choisissent d'acheter un logement en tant que partenaire. C'est-à-dire, acheter un appartement en groupe pour obtenir chacun la valeur ajoutée dans l'avenir en fonction de la proportion de leur investissement.
Les riches investissent dans l'immobilier afin de préserver et accroître leur actif monétaire. Cependant, le fait que les jeunes salariés s'engagent dans l'immobilier comme investisseurs reflète justement leurs préoccupations face aux prix élevé des logements dans l'avenir, ainsi que sur la dévaluation du Renminbi du fait de l'inflation. Toutes ces inquiétudes proviennent de la quantité excessive de monnaie chinoise mise en circulation. Selon les données de la Banque centrale de Chine, en fin octobre 2012, la masse monétaire de la Chine (M2) était de 93 640 milliards de yuans, lors que ce chiffre ne dépassait pas 47 520 milliards à la fin de 2008.
Quand la demande d'un logement devient un désir de faire un investissement, nous avons l'impression que tout le monde est investisseur. Mais c'est exactement la situation actuelle. Evidemment, il y a une différence nette entre « se loger » et « investir ». Quand on veut se loger, on ne s'inquiète que du prix actuel du logement. Au contraire, quand on veut investir, on accorde plus d'attention au prix futur. Résultat, les demandes réelles deviennent l'excuse des investisseurs et poussent les prix à la hausse, ce qui est à la fois défavorable pour les acheteurs et le marché immobilier.
Des mesures telles que les restrictions à l'achat, à la vente et sur les prix ne sont pas une bonne solution. Ce qui pourrait être efficace, c'est de bien contrôler le « robinet » de la Banque centrale : une mise en circulation raisonnable de monnaie est nécessaire pour le retour naturel du marché immobilier à un état stable et sain.