La croissance des dépenses en produits de luxe sera soutenue cette année, car l'essor de la demande en Asie du Sud-Est compense le ralentissement en Chine et en Europe, selon Bain & Co.
Dans le monde, les ventes de produits de luxe augmenteront de 4-5 % pour atteindre 222 milliards d'euros (285 milliards $US), en excluant les fluctuations de la devise, a estimé la compagnie de consultation dans un rapport publié hier.
Cela se compare à l'augmentation de 5 % enregistrée l'année dernière.
Alors que la force de l'euro contre les principales devises comme le yen, le dollar US et la livre sterling a fait en sorte que les fabricants européens de produits de luxe ont affiché une croissance « décevante » de leur revenu au premier trimestre, dans l'ensemble, « les perspectives du marché sont positives », a déclaré Claudia D'Arpizio, partenaire de Bain à Milan.
Le mois dernier, LVMH Moet Hennessy Louis Vuitton SA a cité le déclin du tourisme japonais et moins de visiteurs dans les magasins en Chine comme la raison du ralentissement de la croissance des ventes, alors que PPR SA, propriétaire de Gucci, rapportait une consommation plus faible en Europe et en Corée. Ces modèles continueront en 2013, les bonnes nouvelles provenant de la demande grandissante en Asie du Sud-Est et aux États-Unis, a indiqué Mme D'Arpizio.
En Asie du Sud-Est, l'industrie connaîtra une expansion de 20 % cette année, sur la base d'une devise neutre, car des destinations comme Singapour profitent de l'accroissement du tourisme, selon Bain. La demande de produits de luxe augmente également en Malaisie et en Indonésie, et les compagnies de premier plan vont y ouvrir des magasins, a indiqué le consultant.
« Nous considérons l'Asie du Sud-Est comme le prochain moteur de la croissance à long terme des produits de luxe », a expliqué Mme D'Arpizio.
En Europe, où les dépenses pourraient ne pas augmenter cette année, les ventes sont en perte de vitesse, car les voyageurs chinois diminuent le montant de leurs dépenses à cause des prix plus élevés, a indiqué Bain. Et la consommation intérieure dans la région attend toujours une reprise, selon le rapport.
Exiger un prix plus élevé en Europe pour combler l'écart de prix avec la Chine et d'autres marchés signifie que les marques de luxe deviennent inaccessibles, et ce, même pour les consommateurs riches de la région, a souligné Mme D'Arpizio. Les Européens optent pour des marques plus accessibles, a-t-elle dit.
Les ventes augmenteront d'environ 7 % en Chine, environ le tiers du taux de l'année dernière, selon les évaluations de Bain. Alors que le soi-disant haut de gamme est en plein essor, les marques de la meilleure qualité en profitent, car une nouvelle classe moyenne émerge et les clients « qui aiment le chic » deviennent las des produits au logo très en vue, selon le rapport.
Les consommateurs américains redécouvrent le luxe, et les marques européennes « voient un espace de croissance » en Amérique du Nord, a indiqué Mme D'Arpizio.