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La défense de l'esclavage sexuel par le maire d'Osaka indigne la Chine

( le Quotidien du Peuple en ligne )

15.05.2013 à 14h00

La Chine a exprimé mardi choc et indignation face à la déclaration d'un homme politique japonais que les esclaves sexuelles de l'armée japonaise à l'époque de la Seconde Guerre mondiale ont eu un rôle « nécessaire » dans le maintien du contrôle des troupes.

Hong Lei, porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que la conscription des esclaves sexuelles, dites « femmes de réconfort », était un crime grave commis par l'armée japonaise et un enjeu majeur des droits de l'homme qui concerne la dignité personnelle des victimes.

Les remarques du maire d'Osaka Toru Hashimoto s'opposent de manière flagrante à la justice historique et la conscience de l'humanité, a déclaré M. Hong lors d'une conférence de presse ordinaire.

« C'est la façon dont le Japon traite son passé qui décidera de son avenir », a-t-il dit, ajoutant que les voisins du pays, ainsi que de la communauté internationale, devront attendre pour voir quel choix fera le Japon.

Selon les analystes, les récentes remarques de plusieurs politiciens japonais importants, qui vont à l'encontre des faits historiques, sont le résultat de la montée de l'extrême nationalisme du Japon et de sa situation économique intérieure troublée.

« Pour maintenir la discipline dans l'armée, cela a dû être nécessaire à ce moment-là », a déclaré Toru Hashimoto, qui est aussi le co-président du Parti national de la Restauration du Japon.

« Pour des soldats qui risquaient leur vie dans des circonstances où les balles sifflaient autour d'eux comme la pluie et le vent, si vous vouliez qu'ils aient un peu de repos, un système de femmes de réconfort était nécessaire. C'est évident pour tout le monde ».

Il a également dit qu'il n'y a pas de preuve indiscutable que l'armée japonaise ait contraint des femmes à tomber dans l'esclavage sexuel.

Zhou Yongsheng, un expert en études japonaises à l'Université Chinoise des Affaires Etrangères, a déclaré que l'armée japonaise ait soumis un grand nombre de femmes, y compris des Chinoises, à l'esclavage sexuel pour les soldats japonais pendant la Seconde Guerre mondiale est un fait historique incontestable.

« Un soutien aux crimes »

Selon M. Zhou, Toru Hashimoto a dit que ce qu'il a fait était destiné à lui gagner le soutien des forces conservatrices et à attirer l'attention du public pour l'élection de la chambre haute en juillet prochain.

L'AFP a cependant rapporté que le gouvernement japonais a pris ses distances avec les commentaires de Toru Hashimoto.

Le porte-parole du Gouvernement du Japon et secrétaire en chef du cabinet Yoshihide Suga refusé de commenter directement les propos de Toru Hashimoto, mais il a déclaré : « La position du gouvernement sur la question des femmes de réconfort est que, comme je l'ai dit à plusieurs reprises ici, nous ressentons de la compassion envers les personnes qui ont connu des difficultés qui vont au-delà de toute description, et cette administration partage les opinions émises par les gouvernements précédents ».

Les commentaires de Toru Hashimoto, en plus d'une série de remarques de ce genre récemment faites par des politiciens japonais influents, ont soulevé la colère des pays voisins qui ont souffert de l'agression du Japon pendant la guerre.

Un responsable sud-coréen a déclaré qu'il était décevant de voir qu'un haut responsable japonais « se livre à des commentaires favorables aux crimes contre l'humanité et révèle un sérieux manque de compréhension historique et de respect des droits des femmes », a rapporté l'Associated Press.

Dans le même temps, le chef du parti politique au pouvoir au Japon, Sanae Takaichi, a promis dimanche de continuer à rendre hommage au sanctuaire de Yasukuni qui honore des criminels de guerre, en dépit de la colère et des protestations diplomatiques de la Chine et de la Corée du Sud.

Ce qui se cache derrière la popularité de ces paroles est la montée du militarisme au sein des forces de droite du Japon et leur intention de réécrire l'histoire, a déclaré Gao Haikuan, vice-président de la Société chinoise d'histoire des relations sino-japonaises. L'encouragement du nationalisme extrême et la renaissance du militarisme du Premier ministre japonais Shinzo Abe a quelque chose à voir avec cela, a dit Gao.

Wang Xinsheng, professeur d'études japonaises à la Peking University, a déclaré une autre raison de la popularité de cette réécriture de l'histoire est la confrontation entre le Japon et d'autres pays asiatiques.

Les remarques burlesques d'un maire japonais

Toru Hashimoto, le jeune et impétueux maire d'Osaka, qui est également co-leader d'un parti politique conservateur sortant, a également déclaré que les troupes américaines actuellement basés dans le sud du Japon devraient davantage fréquenter les professionnelles du sexe locales pour contribuer à réduire les viols et autres agressions.

Il a dit qu'il a récemment visité Okinawa, au sud du Japon, et a dit au commandant américain local de « faire un meilleur usage de l'industrie du sexe ».

Il s'est figé un instant, puis a dit avec un sourire ironique que « c'est interdit à l'armée américaine », a-t-il dit.

« Je lui ai dit qu'il y a des problèmes à cause de ces‘formalités' », a déclaré Toru Hashimoto, expliquant qu'il ne faisait pas référence à la prostitution illégale, mais aux lieux exploités en conformité avec la loi. « Si vous ne faites pas usage de ces endroits, vous ne pouvez pas contrôler correctement l'énergie sexuelle de ces gars ».

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