Les négociations difficiles entre le Maroc et les Pays- Bas, sur la décision prise par la Haye de réduire de 40% le montant des allocations dues aux enfants et conjoints résidents au Maroc, devront reprendre en juin prochain.
La commission bilatérale, réunie dernièrement pour réexaminer la convention relative à la sécurité sociale liant les deux pays et son application dans le futur n' a pas pu trouver une solution au problème des pensions des veuves et ayant-droit ainsi que des allocations familiales destinées aux familles des Marocains de l' étranger (MRE) vivant au Maroc.
Le gouvernement néerlandais justifie cette baisse par le fait que le coût de la vie dans certains pays
d' origine situés hors Union Européenne, est relativement bas comparé à celui des Pays Bas.
Les autorités comptent aller encore plus loin, puis qu' un projet de loi, qui devrait être adopté à
l'horizon 2014, prévoit la suppression définitive des allocations perçues par les immigrés installés hors des Pays-Bas.
D' après les responsables marocains, il s' agit d' une décision qui ne devait pas être prise sans concertation préalable entre les deux pays. Selon, Ron Strikker, ambassadeur des Pays-Bas au Maroc, les négociations ne portent nullement sur le principe du pays de résidence mis en place et voté souverainement fin juin 2012 par le parlement néerlandais.
Il rappelle que le gouvernement néerlandais n' a par ailleurs aucune intention de cesser le versement, ni de réduire le montant des pensions de retraite versées à ses pensionnés. Dans un entretien accordé récemment au journal marocain "Le matin", Ron Strikker a déclaré que le gouvernement néerlandais a pris la décision d' appliquer, à partir du 1 janvier 2013, le "principe du pays de résidence " pour les allocations familiales et les allocations aux veufs et aux veuves.
"Dans le contexte de crise économique qui est le nôtre, nous avons dû prendre de nombreuses décisions douloureuses depuis plusieurs années afin de répondre à l' impérieuse nécessité de réduction des dépenses. Celles-ci ont notamment causé la chute de notre gouvernement l' année dernière suite au mécontentement de notre population", a-t-il ajouté.
Le diplomate néerlandais a également précisé que le principe du pays de résidence implique que le niveau de ces allocations est adapté en fonction du coût de la vie dans les différents pays.
Etant donné que le coût de la vie au Maroc est largement inférieur qu' aux Pays-Bas, l' application de ce principe revient en effet à une réduction d' environ 40% desdites allocations.
La réduction est basée sur des chiffres officiels de la Banque Mondiale et s' applique à l' ensemble des bénéficiaires du système de sécurité sociale néerlandais résidant en dehors de l' Union Européenne, et ce qu' ils soient à l' origine issus des Pays-Bas ou d' un autre pays.
Ainsi, des milliers et des milliers de Néerlandais ne disposant que de leur simple nationalité et qui vivent en dehors de l' EU sont également impactés, a souligné M. Strikker.
Quelque 950 veuves et 4500 enfants d' immigrés vivant au Maroc sont touchés par cette baisse des allocations, décidée sans tenir compte des accords signés en 1972 entre les deux pays.
Sachant que les relations maroco-néerlandaises dans le domaine de sécurité sociale sont régies par l'accord bilatéral de sécurité sociale de 1972 et soumises à l'accord Maroc-Union européenne dans le même domaine.
Quelque 400.000 Marocains vivent aux Pays-Bas, dont 80% ont la double nationalité maroco-néerlandaise. Certains d' entre eux ont même intenté des procès contre le gouvernement néerlandais pour dénoncer ces mesures.