Le roi Mohammed VI du Maroc contacté au téléphone le secrétaire général du Parti de l'Istiqlal (PI), Hamid Chabat, après que ce parti eut annoncé son retrait de la coalition parlementaire qui soutenait le gouvernement, dirigé depuis janvier 2012 par Abdelilah Benkirane, également secrétaire général du parti de la justice et du développement (PJD).
Le roi a exhorté le Parti de l'Istiqlal à maintenir ses ministres au sein de l'actuel gouvernement dans le souci de préserver le fonctionnement normal du gouvernement.
Samedi, le Parti de l'Istiqlal a annoncé sa décision de se retirer du gouvernement. Dans une déclaration à l'issue des travaux de la 3eme session ordinaire du Conseil national du PI, M. Chabat a affirmé que le parti avait décidé à l'unanimité de se retirer du gouvernement et de recourir à l'Article 42 de la Constitution, article qui accorde au roi du Maroc le droit d' appeler à de nouvelles consultations après démission d'un gouvernement privé de majorité parlementaire. Autrement dit, le parti PI sollicite l'arbitrage royal dans le bras de fer qui l'oppose, depuis des mois, à Abadelilah Benkirane et au PJD autour du remaniement ministériel.
Le PI détenait six ministères au sein du gouvernement composé de 31 départements ministériels, dont ceux de l'Economie et des Finances, de l'Artisanat, de l'Education et celui délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération.
"Les motifs de cette décision sont claires et la patience du parti était arrivée à bout", a dit le secrétaire général du PI, qui a accusé le chef du gouvernement de "fuir ses responsabilités devant tous les problèmes qui se posent".
M. Chabat, qui est également secrétaire général de l'Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM), maire de Fès et député, a indiqué qu'il y aura "un dialogue sérieux, s'il y a une réponse aux revendications des citoyens, à travers le parti de l'Istiqlal, de préservation du pouvoir d'achat, de sortie rapide de cette crise et d'ouverture d'un véritable dialogue social avec les partenaires socio-économiques".
Le PJD a remporté les législatives de 2011, sans disposer de la majorité. Il a dû composer une coalition au sein de laquelle figure le PI, le Mouvement populaire (MP) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS).
Avec le retrait du PI, M. Benkirane pourrait recourir à la solution constitutionnelle qui prévoit la dissolution de la Chambre des représentants et l'organisation d'élections législatives anticipées.