Le chef du gouvernement tunisien Ali Laarayedh a donné le coup d'envoi dimanche à Tunis d'une exposition marquant les festivités de la Journée nationale de l' agriculture tunisienne.
Il a inauguré à cette occasion une méga-tente agricole installée dans l'avenue Bourguiba et portant le nom "Du producteur au consommateur" abritant des stands exposant divers produits agricoles aux visiteurs.
Accompagné par le ministre délégué chargé des affaires économiques, le ministre de l'Agriculture et le secrétaire d'Etat à l'Agriculture, M. Laarayedh a déclaré à cette occasion que ce genre d'initiative ambitionne de faire pression sur l'augmentation des prix agricoles, affirmant qu'il allait discuter avec les organismes agricoles dans la perspective d'identifier les solutions susceptibles de relancer et promouvoir ce secteur vital pour la croissance du pays.
Le chef du gouvernement tunisien a également inauguré une conférence nationale sur "les orientations futures du secteur de l' Agriculture et de la pêche en Tunisie", tenue à la Cité des sciences.
"La célébration de cette journée vient concrétiser l'intérêt porté sur le secteur agricole qui se positionne parmi les grandes orientations du pays compte tenu de son rôle stratégique dans le processus de développement et la réalisation de la sécurité alimentaire durable de la Tunisie", a estimé M. Laarayedh dans son allocution inaugurale.
Le positionnement-clé de l'agriculture se manifeste, a-t-il dit, à travers son apport socioéconomique avec une participation dépassant 8% dans le PIB, environ 10% dans les exportations et occupant 16% de la main d'ouvre active du pays.
L'agriculture favorise des emplois à 516.000 exploitants agricoles, l'équivalent de 2,5 millions d'habitants, selon les chiffres énoncés par M. Laarayedh.
Malgré les problèmes sécuritaires que connaît la Tunisie au lendemain de la révolution tunisienne, le secteur agricole a pu tenir au bout en 2012 par rapport à 2011 avec des indicateurs probants, dont une croissance de 5,7%, un taux jugée par M. Laarayedh d'"exceptionnel".
En juillet 2012, le gouvernement tunisien a majoré de 29% le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) agricole dans une tentative d'inciter la main d'oeuvre à pratiquer des activités agricoles.
Toutefois, le secteur de l'agriculture et de la pêche se veut confronter en Tunisie à plusieurs entraves, essentiellement la question du financement dont les répercussions affectent automatiquement le développement des activités agricoles et la modernisation et la mise à niveau des différentes structures qui composent ce secteur.
D'après le Premier ministre tunisien, l'amplification de l' endettement représente un handicap majeur dans la mesure où un quart des producteurs agricoles disent souffrir de ce phénomène outre les défaillances enregistrés dans le domaine des assurances agricoles qui ne couvrent que 7% du total des agriculteurs.
Il s'agit également de la faible contribution des banques tunisiennes dans le financement agricole, laquelle ne dépasse pas 15% de la valeur globale des investissements dans l'agriculture.