L'économie tunisienne a besoin de 6 mille mégawatts d'électricité par jour, mais le pays ne produit actuellement qu'environ la moitié pour ainsi souffrir de coupures d'électricité et se contraindre à maîtriser la consommation. Pour se faire, la Tunisie sera obligée d'installer un réacteur nucléaire à l'horizon 2020 pour produit cette énergie.
Nécessitant d'importantes quantités d'eaux pour le refroidissement, ce type de réacteur devrait s'implanter dans les zones côtières du littoral-est et à l'extrême nord de la Tunisie qui se caractérisent par leur stabilité géologique et l'absence de fissures.
Se référant au directeur central et technique de l'Office national des mines (ONM) de Tunisie Ali Abbas, la communauté et les organisations internationales concernées par l'énergie nucléaire "ne se sont pas opposées aux recherches menées en Tunisie pour installer des réacteurs nucléaires dédiés à la production d'électricité d'autant que le pays ne constitue pas un danger pour la paix internationale".
Selon lui, le recours à un réacteur nucléaire en Tunisie serait dicté par la baisse des réserves du pays en pétrole et en gaz outre l'inflation de la demande locale dans ce domaine.
Dans les années 1980, des études spécialisées portant sur la construction d'un réacteur nucléaire pour la production d' électricité ont été abandonnées par les autorités tunisiennes faute de demande locale à l'époque.
Actuellement, toujours selon le responsable de l'ONM, la Tunisie "souffre d'un déficit énergétique bien qu'elle dispose de cadres compétents". En plus, a-t-il affirmé, des études ont révélé l'absence de mines d'uranium en Tunisie, "mais cette matière peut être extraite du phosphate dont de grandes réserves sont disponibles".
Techniquement parlant, l'élaboration de la carte des substances utiles a démarré depuis treize années (depuis 2000) et sera fin prête en 2014. "Cette carte permet de s'informer sur la présence de substances utiles dans les différentes régions du pays de manière à en favoriser une exploitation efficace et durable", toujours selon M. Abbas.
Parmi les provinces tunisiennes connues pour sa richesse en ces substances utiles figurent Siliana au nord-ouest et Kasserine au centre-ouest. Ainsi, les autorités tunisiennes sont appelées à réviser les réglementations relatives à l'exploitation des carrières dans ces zones. L'objectif, selon la même source, est d' inciter à investir à l'intérieur du pays (installation d'unités de transformation) outre la stimulation de l'employabilité.
Sur l'ensemble du territoire tunisien, les études réalisés jusqu'à présents ont nié l'existence de quantités suffisantes d'or permettant son extraction. Par contre, ces mêmes études confirment l'existence de mines de plomb, de zinc et de fer au nord du pays en plus du phosphate en abondance dans le bassin minier de Gafsa ( sud-ouest) et des gisements de pétrole et de gaz dans l'extrême sud-est.