La 12ème session ordinaire du Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST) tenue, mardi à Ouagadougou, a recommandé l'exploration de mécanismes innovants pour ne pas dépendre des financements extérieurs.
Face à la question de financements qui se pose avec acuité, la session a également recommandé l'organisation de téléthon pour appeler à la mobilisation nationale pour accompagner les efforts du gouvernement, des partenaires techniques et financiers, et de l'ensemble des acteurs de la question (du privé et de la société civile).
"Ceci dans le souci d'assurer le financement des actions de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles", a fait remarquer le chef de l'Etat burkinabé, Blaise Compaoré, président du CNLS et les IST à la clôture des travaux.
La 12e session a par ailleurs recommandé de s'assurer que le secteur de la santé joue pleinement son rôle, tant en termes de dépistage des personnes que de prises en charge des malades.
Dans cette perspective, le ministre burkinabé de la Santé, Léné Sebgo, a invité les acteurs de la lutte à faire à la fois la prévention et continuer aussi à lutter contre la maladie au niveau des personnes contaminées.
L'exécution du plan national multisectoriel 2013 de lutte contre le sida et les IST qui a besoin d'un financement d'environ 39 milliards de FCFA se fixe pour objectif de cibler les actions pour plus d'efficacité.
Le secrétaire permanent du CNLS-IST, le Dr Didier Romuald Bakouan, a expliqué que la stratégie est de chercher à juguler l'infection au sein des populations clés, à savoir les poches importantes d'infections du sida, en particulier les professionnels de sexe, leurs clients, ainsi que les routiers ou les homosexuels.
Selon les statistiques, il ressort que le taux de prévalence du VIH/sida dans ces groupes sociaux reste une grande préoccupation pour les autorités. "Nous allons cibler davantage nos interventions", a dit le Dr Bakouan, prévenant que la prévalence du VIH est certes à 1,1%, mais il y a des poches de populations où le taux de prévalence du VIH approche les 23%.
"Pour nous, il s'agit au cours de cette année de cibler là où le VIH sévit le plus pour mener des actions intensives afin de réduire et éviter les rebonds", a précisé le secrétaire permanent du CNLS/IST.
Félicitant les participants pour les résultats obtenus au cours de cette session, Blaise Compaoré trouve que cet engagement qui vient d'être réaffirmé à cette 12e session ordinaire du CNLS-IST est source d'espoir dans la promotion de la santé et la construction d'une société burkinabé pleine de dynamisme et à même de s'investir pour l'accélération de l'émergence.
Expliquant que son pays a choisi de faire de la lutte contre le sida une grande priorité nationale, le président Compaoré a reconnu que la pandémie du sida est une grave menace pour la cohésion sociale et pour la construction d'une économie forte et durable dans les Etats.
Le coordonnateur pays de l'ONUSIDA, Salvator Niyonzima a, quant à lui, abondé dans le même sens que le président du Faso en insistant sur le fait qu'il faut intégrer à la fois des activités de prévention et de prises en charge pour assurer qu'il y a une protection suffisante pour les populations, celles qui ne sont pas infectées et celles qui sont infectées.