Le président béninois, Boni Yayi, a appelé mardi à Cotonou tout le peuple béninois, aux forces vives de la Nation et à toute la classe politique pour une mobilisation générale en faveur de la relecture consensuelle de la constitution du 11 décembre 1990, en vue d'adapter la démocratie béninoise aux mutations de la société moderne.
"Je lance un vibrant appel à la conscience collective de tout notre peuple, aux forces vives de la Nation, à la classe politique, à toutes les institutions de notre République, à la société civile pour une mobilisation générale en faveur de la relecture consensuelle de la constitution en vue d'adapter notre démocratie aux mutations de notre société et de notre temps", a-t-il déclaré.
S'exprimant à l'ouverture du colloque international sur les "20 ans d'installation de la Cour constitutionnelle et les 22 ans de justice constitutionnelle au Bénin", le chef de l'Etat béninois a développé les arguments qui sous-tendent son projet de la révision de la loi fondamentale du pays.
"A la lumière des élections successives qui se sont déroulées dans notre pays, il est à constater que l'arbitrage de la Cour du contentieux électoral s'avère de plus en plus complexe en raison entre autres de l'insuffisante modernisation de notre système politique et électoral. C'est pourquoi, mon gouvernement a lancé la réflexion sur les reformes dont la mise en oeuvre nécessite la relecture de notre constitution du 11 décembre 1990", a-t-il déclaré.
C'est dans cette perspective, a-t-il expliqué, que la Commission en charge de cette relecture de la loi fondamentale du pays a proposé les modifications de cette loi fondamentale autour notamment de la création et la constitutionnalisation de la Cour des Comptes, la constitutionnalisation de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) et enfin de l'imprescriptibilité des crimes économiques.
"Comme vous pouvez le constater, ces propositions de modifications ne concernent en aucun cas les options fondamentales de la Conférence Nationale de février 1990 et qui ont été réaffirmées par la loi référendaire déjà promulguée portant conditions de recours au référendum à savoir : la forme républicaine et la laïcité de l'Etat, l'atteinte à l'intégrité du territoire nationale, le mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une fois, la limite d'âge de quarante ans au moins et soixante-dix ans au plus pour tout candidat à l'élection présidentielle, et le type présidentiel du régime politique au Bénin", a-t-il expliqué.