Récemment, un responsable du ministère japonais des affaires étrangères a déclaré aux médias que, au sujet des différends maritimes avec la Chine, le Vietnam se positionnait comme un « partenaire stratégique avec des intérêt communs ». Quand on sait aussi qu'auront lieu en mai au Vietnam des discussions entre les deux pays au sujet de la sécurité maritime afin de contrer la Chine, cette démarche du Japon ne peut que susciter la vigilance de chacun d'entre nous.
Depuis quelque temps, le Japon ne cesse d'avancer ses pions au Vietnam. Tout d'abord, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, lors de sa visite au Vietnam en janvier, a appelé le Vietnam et le Japon à se donner la main pour faire face à la présence chaque jour plus active de la Chine dans la région asiatique. Par la suite, des sources gouvernementales japonaises ont annoncé en mai que la sécurité maritime serait un des principaux sujets des consultations bilatérales qui seront tenues avec le Vietnam, afin que les deux pays se donnent la main pour contrer la Chine. Afin de faire les yeux doux au Vietnam, le Japon lui a également fait un « superbe cadeau ». Lors de sa visite au Vietnam, M. Abe a accepté de fournir un prêt d'environ 500 millions de dollars au Vietnam, et de l'aider à construire des centrales nucléaires et à développer les terres rares. Mais en plus du Vietnam, le Japon espère également convaincre d'autres pays de l'Asie du Sud-Est. Pour le seul mois de janvier, le premier ministre japonais et son ministre des Affaires étrangères se sont ainsi rendus dans pas moins de sept pays d'Asie du Sud-Est.
Les représentants du Gouvernement japonais qualifient leurs multiples déplacements et manœuvres en Asie du Sud-Est de « diplomatie stratégique », mais les médias japonais n'hésitent pas, eux, à qualifier ces actions d'actes « d'encerclement de la Chine », et de considérer la cour faite au Vietnam comme des plus importantes dans la « stratégie d'encerclement » élaborée par le Japon. Ce qui fait qu'il serait peut-être plus exact de qualifier la soi-disant « diplomatie stratégique » du Japon de « diplomatie de l'encerclement » ou de « diplomatie de la mise à contribution ».
Pourquoi le gouvernement japonais agit-il ainsi d'une manière aussi éhontée ? En plus de convoiter la place de leader en Asie, ses espoirs fondamentaux sont sans doute d'arracher définitivement à la Chine la souveraineté sur les îles Diaoyu, qui lui appartient pourtant. Shinzo Abe clame partout haut et fort que les îles Diaoyu sont un territoire japonais, mais on sent bien que son cœur manque de force, et que le courage lui fait défaut. Parce que les îles Diaoyu appartiennent à la Chine depuis les temps les plus anciens, la prise de contrôle de ce territoire par les Japonais serait impopulaire. Comment le Japon peut-il se sortir de ce dilemme ou il est isolé ? Eh bien tout simplement en cherchant de l'aide dans la communauté internationale, afin de trouver des gens qui pourront parler pour lui, notamment le Vietnam. Shinzo Abe veut semer la discorde dans les relations sino-vietnamiennes en encourageant le Vietnam à disputer de façon déraisonnable à la Chine sa souveraineté en Mer de Chine Méridionale. Car si le Japon parvient à semer le trouble en Mer de Chine Méridionale, cela lui permettra de réduire fortement la pression au sujet des îles Diaoyu.