Le laboratoire scientifique du Bureau Fédéral d'investigation (FBI) américain a révélé, après analyses médico-légales, que les emballages, des médicaments et produits chimiques devant être administrés au président béninois Boni Yayi par le biais de son médecin personnel, avec l'assistance de la nièce du président, sont "toxiques", indique une déclaration du procureur de la République, Justin Gbènamèto, publiée lundi à Cotonou.
"Il ressort des analyses réalisées par le laboratoire biomédicale du FBI, que des modifications ont été apportées sur les tablettes de médicaments usuellement consommés par le président Boni Yayi", a-t-il indiqué.
"Le contenu des tablettes de Dafalgan 500mg usuellement consommées par le président Boni Yayi a été vidé de sa substance et remplacé par des substances mortifères dont la toxicité a été prouvée. Il en est de même du lyrica et du josir dont respectivement trois et une gélule ont été altérées et scellées avec du ruban adhésif", a affirmé M. Gbènamèto, en citant les résultats du laboratoire biomédicale du FBI.
De même, a-t-il poursuivi, des ampoules de liquide inconnu font partie des sachets transmis au médecin personnel du président Boni Yayi.
"L'examen du FBI a révélé la présence des substances Q26 ( sufentanyl), Q27 (atracurium/Cisatracurium) et Q28 (Kétamine) dont la vente est formellement interdite sous peine d'emprisonnement en raison de leur toxicité et de leur caractère mordifère", a-t-il expliqué.
Par ailleurs, a-t-il précisé, les empreintes du Dr Ibrahima Mama Cissé, médecin personnel du président Boni Yayi, ont été découvertes sur les emballages contenant les médicaments contrefaits à dessein.
Le 22 octobre 2012, trois personnes, notamment la nièce du président béninois, Zoubératou Kora Seke, le médecin personnel du chef de l'Etat, Ibrahim Mama Cissé et l'ancien ministre béninois du Commerce, Moudjaïdou Soumanou, ont été arrêtés sous l'inculpation d'association de malfaiteurs et tentative d'assassinat, dans le cadre d'une affaire de tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat béninois Boni Yayi par des produits pharmaceutiques.
Le Tribunal de première instance de première classe de Cotonou a lancé deux mandats d'arrêt internationaux contre les opérateurs économiques béninois, Patrice Talon et Olivier Bocco, présumés commanditaires du plan d'empoisonnement du président de la République du Bénin, Boni Yayi.
Actuellement, les débats sont en cours à la chambre d'instruction de la Cour d'Appel de Paris sur la demande d'extradition sollicitée par le Juge contre les sieurs Patrice Talon et Olivier Bocco afin de les mettre à la disposition de la justice béninoise pour la manifestation de la vérité et du droit.