Le président de l'Assemblée nationale du Bénin, le professeur Mathurin Koffi Nago, a relancé ce jeudi au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo, capitale politique béninoise, les débats sur la révision de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990.
"Nous devons nécessairement, et je me répète, procéder à la révision de la Constitution béninoise, afin de corriger les insuffisances constatées jusque-là et d'introduire les innovations indispensables pour nous conformer aux exigences du monde actuel", a-t-il déclaré à l'ouverture de la première session ordinaire du parlement béninois pour le compte de 2013.
Par décret en date du 3 novembre 2009, le président béninois Boni Yayi a transmis à l'Assemblée nationale le projet de loi portant révision de la constitution de la République du Bénin.
Mais trois années durant, notamment de 2009 à 2012, cette révision de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 a constitué une des préoccupations politiques majeures dans le pays, où les forces politiques de la mouvance présidentielle, de l'opposition et même la société civile, ont mené des débats contradictoires sur l'opportunité ou non de la relecture des textes de cette loi fondamentale.
Pour l'exécutif béninois, initiateur du projet de révision, la Constitution béninoise promulguée le 11 décembre 1990 a permis au pays de connaître plusieurs alternances et de surmonter des crises politiques majeures.
"D'une manière générale, la Constitution béninoise promulguée le 11 décembre 1990 a permis à notre pays de connaître plusieurs alternances et de surmonter des crises politiques majeures. L'autorité de l'Etat, la stabilité institutionnelle et la paix sociale ont été sauvegardées. Ces acquis ne doivent pas être remis en cause, ni même fragilisés. Ils peuvent être améliorés pour une république moderne dotée d'une démocratie participative", indique le gouvernement béninois dans un document transmis au parlement.
Cependant, les ONG membres de WANEP-Bénin, le Centre Africa Obota (CAO), Nouvelle Ethique et l'ONG Droit de l'Homme Paix et Développement (DHPD), les partis politiques de l'opposition, notamment le Parti pour le renouveau démocratique (PRD) ont multiplié des actions et activités contre une révision précipitée et subjective de cette loi fondamentale, notamment à travers des affiches "Ne Touche pas à ma constitution".
Face à cette polémique autour de la relecture de la loi fondamentale du pays, le président béninois, Boni Yayi, a décidé, en avril 2012, de retirer le projet de loi portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990 en étude à la Commission des lois de l'Assemblée nationale, en vue de recueillir l'avis du peuple sur les dispositions qui feront objet de modification.
"J'ai décidé de retirer le projet de loi portant révision de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, en examen au Parlement, pour le soumettre au peuple béninois dans les tous prochains jours, au cours des débats généraux que nous envisageons d'organiser", a déclaré le président béninois Boni Yayi le 28 avril 2012.