Le ministre marocain délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Mohamed Najib Boulif, a affirmé sur sa page facebook en réponse aux questions des citoyens que le gouvernement marocain dévoilera dans les prochains jours une feuille de route pour la réforme de la Caisse de compensation, ajoutant qu'une vision sera adoptée par consensus pour la réforme de la Caisse afin de la soumettre aux autres partenaires pour examen.
Il a relevé en outre que l'octroi d'aides financières directes en cette conjoncture est "prématuré". Des sources sûres ont révélé que le plan de sauvetage de l'économie que le ministre marocain de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, s'apprête à annoncer dans les prochains jours comprend quatre points essentiels: la réforme de la Caisse de compensation, la libéralisation de la valeur du dirham, la réduction de la contribution de l'Etat à l'investissement public et l'émission d'obligations islamiques.
Selon le journal arabophone "AKHBAR AL YAOUM AL MAGHRIBIA", qui cite une source gouvernementale, le gouvernement marocain s'oriente vers davantage d'austérité et de maîtrise des dépenses publiques après avoir été convaincu qu'il vit une grande crise en matière de traitement des défis économiques auxquels il fait face, ce qui a poussé le chef du gouvernement à convoquer, samedi à Rabat, une réunion des membres de son cabinet dans le cadre des "conférences du gouvernement", consacrée à l'examen de la situation économique et financière du pays et à la présentation des orientations du gouvernement à ce sujet.
Dans ce cadre extrêmement difficile, le représentant de la Banque mondiale met en garde contre une éventuelle perte par le Maroc de sa souveraineté financière. Simon Gray, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb, a indiqué, lors d'une conférence organisée par le parti du Mouvement populaire (MP-majorité) sur l'actuelle situation économique du pays, que le retard dans l'entame de certaines réformes est à même de menacer la souveraineté financière du Royaume, surtout que les chiffres ont dépassé toutes les lignes rouges, allusion faite entre autres aux taux de déficit.
Pour sa part, Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS-Majorité) et ministre marocain de l'Urbanisme et de la Politique de la ville a appelé officiellement à imposer une taxe au secteur agricole, ajoutant lors de la présentation du rapport du bureau politique devant le Comité central du parti, samedi à Rabat, qu'il s'oppose à toute libéralisation des prix ou à la suppression de la Caisse de compensation, tout en appelant à la récupération des aides octroyées aux sociétés et aux riches.
A noter que la suppression de la Caisse de compensation, qui a absorbé 55 milliards de dirhams en 2012 du budget de l'Etat, augmenterait les dépenses des ménages marocains d'environ 20%. Conscient de la gravité de la situation et mu par la volonté de faire avancer le processus démocratique dans le pays, le comité central du PPS a adopté une déclaration sous l'intitulé "l'Alternative progressiste pour faire face à la crise", comportant des propositions concrètes pour assurer au pays une sortie de crise avec le moins de dégâts possibles.
Même si la dernière décision de surseoir à l'exécution de 15 milliards de Dirhams du budget d'investissement est requise par le souci de faire face à la crise financière et à la dégradation des équilibres macro-économiques, cela ne dispense pas le gouvernement d'accomplir les réformes structurelles attendues, indique le document.
Selon le comité central, la sortie de crise est tributaire de la mise en oeuvre effective de ce qui est convenu dans le programme gouvernemental.