Dans sa version des faits au sujet des heurts sanglants qui ont causé une vingtaine de morts dimanche à Bangui selon des témoins qui ont fait état d'accrochages entre des éléments de l'ex-rébellion et des groupes armés qualifiés de milices, le ministre d'Etat en charge de la Communication, Christophe Gazam-Betty, annonce des caches d'armes dans la capitale centrafricaine.
"Les patrouilles de la Séléka ont essuyé des tirs à l'arme lourde dans le quartier Boy Rabe. Les patrouilles de la FOMAC également ont essuyé des tirs dans le même quartier. Il y a eu un dépôt d'armements dans le quartier. C'est ça qui a mis le feu aux poudres. Maintenant, le bilan exact je ne saurais pas vous dire", a déclaré dans un entretien mardi à Xinhua ce diplomate de formation.
Avec la confusion créée par la prise de pouvoir de l'ex-rébellion de la Séléka le 24 mars dans la capitale de la République centrafricaine (RCA), certains quartiers comme Boy Rabe sont devenus des espèces de no man's land, décrit Gazam-Betty reconnu pour son ton martial. "Il y a beaucoup de caches d'armes dans cette partie de la ville", martèle-t-il, pointant le régime du président déchu François Bozizé.
Il annonce d'ailleurs l'arrestation, encore une fois sans précision de chiffre, de plusieurs éléments de l'ex-garde présidentielle lors des heurts de dimanche qui, selon lui, résultent d'une réaction de légitime de défense des éléments de la Séléka attaqués par les milices pro-Bozizé.
"Les patrouilles continuent à circuler pour arrêter les détenteurs d'armes et ceux qui circulent en véhicule avec de l'armement pour qu'on les désarme. Le reste, je ne peux pas vous dire à vous journaliste ce qui relève de la sécurité et non de l'information publique. C'est des opérations militaires qui se font sur le terrain. Moi je n'ai pas de détails pour vous dire", laisse-t-il entendre.
"Les forces de défense sont à pied d'œuvre. Il y a les gendarmes et les policiers qui font le travail effectivement. Il y a des patrouilles avec la Séléka appuyées par la FOMAC (Force multinationale d'Afrique centrale, NDLR)", ajoute-t-il.
En effet, l'insécurité reste grande à Bangui et dans d'autres villes centrafricaines près d'un mois après l'arrivée au pouvoir de Michel Djotodia. Les pillages, les vols et les tueries demeurent légion. Les populations qui, accusent d'être impliqués dans ces exactions, des accusations jugées fondées par Gazam-Betty qui préfère cependant parler de "bavures" et souligner que "c'est tout le monde qui pille", redoutent une chasse aux sorcières.