Accusés de vols et d'assassinats par les populations, des éléments de l'ex-rébellion de la Séléka qui a pris le pouvoir depuis près d'un mois à Bangui sont effectivement coupables de "bavures" et de pillages dans la capitale et d'autres centrafricaines, a reconnu dans un entretien mardi à Xinhua le ministre d'Etat en charge de la Communication, Christophe Gazam-Betty.
Une opération de désarmement menée par la Séléka dimanche à Bangui a dégénéré en heurts sanglants où au moins vingt personnes ont été tuées, selon des sources indépendantes. Pour le ministre d'Etat en charge de la Communication, il s'agit d'une réaction de légitime défense suite à tirs à l'arme lourde dirigés par des groupes armés proches de l'ancien régime contre des patrouilles de l'ex-rébellion.
Gazam-Betty admet toutefois des bavures lors de cette opération. Mais selon lui, avec peu de précisions comme d'habitude, "le cantonnement des éléments de Séléka a commencé pour nous permettre de savoir exactement qui porte des brassards, qui circule en arme, qui fait quoi".
Près d'un mois après la prise de pouvoir de Michel Djotodia, leader de cette coalition rebelle, le 24 mars à Bangui au terme d'une offensive éclair après trois mois de conflit avec le régime de François Bozizé avec lequel elle avait signé des accords de paix le 11 janvier à Libreville au Gabon, la situation sécuritaire reste préoccupante dans la capitale et sur l'ensemble de République centrafricaine (RCA).
Les pillages qui n'épargnent presque personne continuent d'être signalés. De l'avis du ministre Gazam-Betty sans préciser l'identité des pilleurs ni situer les niveaux de responsabilité, "c'est tout le monde qui pille". Des mesures de sécurité, affirme-t-il, sont néanmoins mises en place pour mettre un terme à ses abus.