Dans un récent entretien publié par le quotidien francophone "Le Matin", la directrice générale de l'Office marocain des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, a annoncé que le Maroc se place au 6e rang mondial en disposant de 50 milliards de barils des réserves en schistes bitumineux.
Elle a précisé que le Maroc n'est pas encore arrivé à la phase d'exploitation industrielle, à cause de la caractéristique des schistes bitumineux et leur complexité en termes de valorisation.
"L'ONHYM a mis en place depuis 2005 une stratégie pour le développement des schistes bitumineux axée principalement sur le partenariat avec les sociétés pétrolières et les sociétés détentrices de procédés", a noté Amina Benkhadra, rappelant qu'entre 2006 et 2007, la compagnie britannique Shell a fait des essais, mais ils n'ont pas mûri sur le plan industriel, ajoutant qu'aujourd'hui, "trois sociétés dans la région de Tarfaya (sud du Maroc) vont faire des essais pilotes pour tester les résultats obtenus, alors que l'ONHYM entretient des négociations avec deux partenaires sur Timehdit pour leur accorder des zones où ils vont faire également des essais".
"Nous allons développer la production électrique à partir des schistes bitumineux avec une première centrale-pilote qui nous permettra d'évaluer les paramètres techniques et économiques de l'utilisation de ces schistes", a souligné Mme Benkhadra.
Pour les gaz de schistes, le Maroc est au début du processus, a-t-elle expliqué. "On a signé des accords avec trois sociétés qui ont des autorisations de reconnaissance".
Dans cette phase d'exploration, certains partenaires vont faire des forages et ils peuvent à travers l'analyse des premières couches (300 m) obtenir des informations concrètes", a-t-elle ajouté.
D'après des connaissances géologiques, le Maroc posséderait des gisements potentiellement importants. Les principaux gisements sont le gisement de Timehdit qui se situe dans la chaîne du Moyen Atlas à une altitude variant entre 1700 m et 2300 m. il est localisé à 240 km environ à l'est / sud-est de Rabat et à 35 km au Sud d'Azrou (Centre du Maroc).
Les 76 sondages carottés exécutés sur le gisement de Timehdit ont permis de déterminer des réserves qui s'élèvent à 42 milliards de tonnes de schistes bitumineux avec une teneur moyenne de 61.5 l/t, soit 15 milliards de barils d'huile en place.
Le deuxième gisement est celui de Tarfaya qui s'étend sur une superficie d'environ 2500 km² à l'est de la ville de Tarfaya, le long de la côte atlantique, à 1200 km au sud de Rabat. La série de roches bitumineuses est composée d'une alternance de niveaux sombres et clairs de calcaires crayeux.
Quelque 137 sondages au total ont été exécutés sur le gisement de Tarfaya. Les réserves sont estimées à 80 milliards de tonnes de schistes bitumineux renfermant 22 milliards de barils d'huile en place.
Par ailleurs, le bloc Doukkala (Centre du pays), qui couvre 1 997 km² le long de la côte Atlantique, à environ 125 km de Casablanca (80 km au sud-ouest de Rabat), a été attribué à la compagnie canadienne East West Petroleum à hauteur de 75%, le solde des participations revenant à la compagnie marocaine ONHYM.
Dans les domaines des hydrocarbures, la responsable a annoncé que l'Office a des accords avec 31 sociétés, soit à travers des contrats de reconnaissance soit des permis d'exploration. "Le Maroc dispose d'un potentiel, où des découvertes de gaz ont été faites au large de Tanger-Larache (Nord) et à l'est du pays", a conclu Mme Benkhadra.