Une Chinoise regarde une présentation d'un projet immobilier à l'étranger lors d'un cocktail dans le centre de Londres. Il faut aux acheteurs une moyenne de 20 ans pour rentabiliser leurs investissements à partir des revenus locatifs à Londres. Le plus grand avantage d'avoir un investissement immobilier au Royaume-Uni est qu'il n'y a pas d'impôt sur les gains en capital pour les achats faites par des personnes qui n'y sont pas domiciliées. En revanche, la Chine vient de lancer une nouvelle politique de perception d'un impôt sur le revenu de 20% sur les ventes de logements. |
Les Chinois sont de plus en plus attirés par les logements relativement moins chers à l'étranger.
Ainsi, le prix des logements dans l'ex-ville industrielle américaine de Detroit a commencé à chuter à des niveaux de prix aussi faibles que 100 Dollars US, attirant les investisseurs chinois qui se rendent compte que leurs investissements sur le marché immobilier chinois deviennent plus difficiles du fait des mesures restrictives imposées par le Gouvernement Central.
Comme l'immobilier touche le fond à Detroit, les investisseurs chinois envisagent d'y acheter des logements, selon le Quotidien du Peuple.
Il y a plus d'une douzaine de logements proposés à des prix inférieurs à 100 Dollars US, avec quelques cas extrêmes proposés pour 1 Dollar US !
Certains investisseurs chinois sont sur les rangs pour acheter plusieurs logements là-bas. Quand on sait que certains Chinois riches ne voient aucun problème pour dépenser 1 100 Dollars US rien que pour une paire de chaussures de marque, la possibilité d'acheter deux logements à Detroit sans entamer leur épargne n'est pas ignorée, a dit la Télévision Centrale de Chine.
Le marché chinois de l'immobilier connaît un nouveau cycle de restrictions. Le Gouvernement Central a annoncé le 1er mars le prélèvement d'une taxe de 20% sur les plus-values sur les ventes de logements d'occasion.
Les experts conseillent cependant aux acheteurs d'être prudents avant d'entreprendre une tournée d'achats à l'étranger parce que « un repas gratuit, ça n'existe pas ».
« Par exemple, Detroit est une ville extrêmement froide en hiver avec des températures qui peuvent descendre jusqu'à moins 30 degrés Celsius et l'économie en lambeaux signifie qu'il y a là-bas un taux élevé de chômage et de criminalité », a ainsi déclaré Xue Tian, Directeur adjoint et chef de projet marketing international chez Knight Frank Chine.
C'est peut-être vrai que certains acheteurs chinois sont très attirés par le niveau proche de zéro sur le marché immobilier de Detroit, mais James Macdonald, Directeur de l'équipe de recherche Savills en Chine, est sceptique quant à l'ampleur de cette tendance.
« En général, quand les acheteurs de logements vont à l'étranger, ils préfèrent des marchés-clés comme New York, Los Angeles, San Francisco, Miami, Seattle, Portland, San Diego et Boston. Ces marchés sont plus chers mais relativement stables et ils ont des populations diversifiées. Dans certains cas, ces marchés ont même une importante population chinoise et de meilleurs systèmes d'éducation », a précisé M. Macdonald.
Selon M. Tian, jusqu'à 80% des personnes à la recherche d'investissements immobiliers à l'étranger veulent les utiliser pour eux-mêmes. Ces personnes veulent acheter des logements à des fins d'émigration ou pour l'éducation future de leurs enfants.
Un exemple extrême a été illustré par un reportage de CCTV qui a révélé qu'une mère chinoise a acheté d'un appartement 6,5 millions de Dollars US à Manhattan, le quartier le plus cher de New York, en prévision de la future vie à l'université de sa fille, âgée de deux ans.
Il est très peu probable que les nouveaux riches chinois vont acheter des logements dans une ville qui a une économie et un environnement social instables simplement parce qu'ils ne coûtent pas cher, comme à Détroit aux États-Unis ou sur l'île de Chypre dans l'Union Européenne, ont indiqué les analystes.
Maureen Yeo, Directrice associée de projet marketing international au bureau de Beijing de Knight Frank, a dit qu'il y a eu une augmentation des achats purement orientés vers l'investissement chez les Chinois.
« Avant, la plupart des Chinois qui achetaient des logements à l'étranger le faisaient en particulier au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada et en Australie, pour l'éducation de leurs enfants ou pour émigrer. Mais après que le Gouvernement central ait encore resserré ses politiques immobilières, davantage de personnes ont commencé à diversifier leur portefeuilles d'investissement, compte tenu des risques politiques croissants », a déclaré Yeo.
La nouvelle politique de perception d'une taxe de 20% sur les bénéfices des ventes de logements n'est pas vraiment nouvelle en Chine. « Elle a été introduite dès 2010 mais les gens qui vendent leur maison ont eu la possibilité de payer une taxe sur la plus-value de 20% sur la transaction ou de payer une taxe de 1 à 2% de la valeur totale de la propriété », selon Chen Ling Shin, directeur général de l'agence immobilière taiwanaise Yungching à Shanghai.
« Bien que la taxe de 20% ne concernera pas directement des particuliers qui achètent des propriétés à l'étranger, un marché étroitement contrôlé et taxé est moins attrayant pour les acheteurs qu'un marché plus ouvert et plus légèrement taxé. Ainsi, la combinaison de tous les règlements destinés à calmer le marché au cours des cinq dernières années a incité les acheteurs à se tourner vers les marchés étrangers », a déclaré M. Macdonald.