Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a exhorté dimanche les dirigeants turcs à normaliser au plus vite les relations diplomatiques entre leur pays et Israël.
Washington estime que les deux nations ont un rôle stabilisateur au Moyen-Orient, a affirmé M. Kerry.
M. Kerry a tenu ces propos à l'occasion d'une conférence de presse à l'issue de son entretien avec le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu dans la ville côtière d'Istanbul, la première étape de son troisième déplacement au Moyen-Orient en un mois.
M. Kerry a exhorté les deux pays, tous deux d'importants alliés des Etats-Unis, à renvoyer leurs ambassadeurs dans l'autre pays le plus vite possible, ajoutant que la coopération turco-israélienne aiderait à relever les défis auxquels est confrontée la région.
John Kerry est parti samedi pour une tournée au Moyen-Orient dans le but de réactiver les pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens, depuis longtemps dans l'impasse.
"Nous aimerions voir cette relation, qui est importante pour la région du Moyen-Orient, pour le processus de paix entre Israël et la Palestine", a affirmé M. Kerry lors de la conférence de presse.
Il a par ailleurs indiqué que la Turquie pourrait offrir une contribution importante au développement futur en Cisjordanie et à Gaza.
Le président américain Barack Obama est parvenu à négocier une réconciliation entre la Turquie et Israël au cours de sa visite du mois dernier dans la région. Après cette visite de M. Obama, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a présenté ses excuses à la Turquie pour l'attaque lancée en 2010 contre une flotille turque à destination de Gaza.
Cette attaque, qui s'est soldée par la mort de huit Turcs et d'un Américain d'origine turque, a sérieusement nuit aux relations entre les deux alliés régionaux des Etats-Unis.
A cet égard, M. Davutoglu a réclamé au nom de la Turquie des indemnités pour les familles des victimes dans l'attaque contre la flottille et la levée de l'embargo sur Gaza, deux demandes que la Turquie présentera lors de la prochaine séance de négociations avec Israël.
"Les victimes dans cet incident doivent être compensées ... Il y a eu un outrage, et il doit être pris en compte", a commenté M. Davutoglu pour établir les conditions requises pour la normalisation des relations avec Israël.
Le ministre turc des Affaires étrangères a par ailleurs plaidé pour l'amélioration du niveau de vie des habitants de Gaza. "La Turquie souhaite une solution à deux Etats entre Israël et la Palestine fondée sur les frontières d'avant 1967, qui a également pour objectif d'établir un ordre pacifique au Moyen-Orient".
Sur le dossier nucléaire iranien, M. Kerry a indiqué que "la diplomatie est un pénible labeur" lors des pourparlers entre l'Iran et les principales puissances mondiales au Kazakhstan qui a pris fin samedi sans déboucher sur une percée significative.
Le chef de la diplomatie américaine a par ailleurs exhorté l'Iran à prendre des mesures simples afin de prouver ses intentions pacifiques concernant son programme nucléaire, tout en soulignant que le processus de négociations ne pourrait durer éternellement.
Au sujet de la lutte anti-terroriste, M. Kerry a salué le récent désarmement du Parti des travailleurs kurdes en Turquie et a fait l'éloge des efforts du gouvernement turc pour mettre un terme à ce conflit qui durait depuis trois décennies.
"Une paix durable améliorera la vie de tous les citoyens", a-t-il affirmé.
Concernant la crise syrienne, M. Kerry et M. Davutoglu ont tous deux réaffirmé leur position sur le départ du président syrien Bachar al-Assad. Les deux hommes souhaitent la convocation au plus vite d'une nouvelle série de réunions des "Amis de la Syrie".
Plus tard dans la journée de dimanche, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan pourrait rencontrer M. Kerry à Istanbul.
Le chef de la diplomatie américaine se rendra également en Israël, en Grande-Bretagne, en Corée du Sud, en Chine et au Japon, principalement pour discuter du programme nucléaire sur la Péninsule coréenne.