Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a convoqué mercredi une réunion ministérielle d'urgence afin de débattre de la crise frappant actuellement le secteur agroalimentaire en Bretagne (nord-ouest), suite à des manifestations lundi dans deux villes de la région : Brest et Morlaix.
"Le gouvernement a décidé d'engager un pacte d'avenir pour la Bretagne. Il comprend des mesures d'urgence à mettre en œuvre immédiatement mais aussi des actions plus durables", a déclaré le chef du gouvernement français, à l'issue de cette réunion qui a rassemblé douze ministres concernés par ce dossier.
Le montant de l'aide allouée à cette région de France, où le secteur agroalimentaire représente 30% des emplois, s'élève à 15 millions d'euros.
Le plan gouvernemental prévoit notamment une offre de "contrat de sécurisation professionnelle renforcé qui garantit le maintien de 97% en moyenne du salaire net pendant une année" pour les personnes ayant perdu leur emploi dans ce secteur, qui compte notamment une filière de production de viande porcine très développée.
La gronde des salariés de l'agroalimentaire s'est fait sentir à la suite de l'annonce de plusieurs plans de licenciements depuis quelques mois. Le dernier en date concerne la fermeture de l'abattoir Gad, dans le département du Finistère, soit à l'extrême ouest de la Bretagne, ce qui représenterait la suppression de près de 900 emplois.
Plusieurs centaines d'employés travaillant pour quatre entreprises locales de l'agroalimentaire (Gad, Doux, Tilly-Sabco et Marine-Harvest) ont répondu lundi à l'appel de leurs syndicats, en occupant notamment pendant plusieurs heures le tarmac de l'aéroport de Brest.
Autre source de mécontentement : la mise en place d'une écotaxe sur les poids-lourds prévue début janvier 2014. Cette taxation à visée écologique devrait s'appliquer à tous les véhicules de plus de 3,5 tonnes transporteurs de marchandises, circulant sur le réseau national non payant.
La réunion d'urgence de ce mercredi matin n'a pas tranché à cet égard, même si M. Ayrault a indiqué que cette revendication de la main-d'œuvre bretonne de l'agroalimentaire serait "traitée avec la plus grande attention". "La Bretagne est une région périphérique, où les distances pèsent plus lourd qu'ailleurs", a reconnu le Premier ministre.
"L'Etat a déjà accordé une réduction de 50% du montant de cette écotaxe et exclu du réseau taxé la route nationale 164 qui est l'axe vital de la région (bretonne) pour le secteur agroalimentaire", a-t-il rappelé.