Des scientifiques suisses ont donné des détails sur les traces d'une substance radioactive trouvée sur des objets personnels ayant appartenu à Yasser Arafat, ajoutant une pierre supplémentaire aux affirmations selon lesquelles le défunt président palestinien a été empoisonné par Israël.
La découverte de polonium-210 sur des effets personnels d'Arafat a été rendue publique l'année dernière. Son corps avait été exhumé de son mausolée situé dans la ville de Ramallah en Cisjordanie en novembre dernier pour des tests par des scientifiques suisses, français et russes, mais aucun résultat n'avait été divulgué officiellement.
Dans un article paru dans la revue médicale The Lancet, les toxicologues ont dit qu'ils avaient examiné 38 articles ayant appartenu à Yasser Arafat, comme des sous-vêtements et une brosse à dents, et les ont comparés avec un groupe témoin de 37 articles lui appartenant, qui avaient été entreposés pendant un certain temps avant sa mort en 2004.
Ils ont trouvé des traces de la substance, ce qui " soutient la possibilité de l'empoisonnement de Yasser Arafat au polonium-210 ", ont rapporté les scientifiques, ajoutant : " Bien que l' absence de myélosuppression [déficience de la moelle osseuse] et la perte de cheveux n’indiquent pas nécessairement un syndrome d'irradiation aiguë, des symptômes de nausée, des vomissements, de la fatigue, de la diarrhée et de l'anorexie, suivis par des défaillances hépatiques et rénales, sont susceptibles de laisser penser à un empoisonnement par des substances radioactives ".
Yasser Arafat est décédé à l' âge de 75 ans dans un hôpital près de Paris en novembre 2004 après être tombé malade alors qu’il était assiégé spar l’armée israélienne dans son complexe présidentiel, la Mouqata, à Ramallah. Les médecins n’avaient alors pas pu identifier avec certitude la cause du décès. Les allégations selon lesquelles il avait été empoisonné par Israël ont rapidement pris racine parmi les Palestiniens, qui vénéraient Arafat comme un chef de la résistance.
Les scientifiques suisses ont déclaré : " Une autopsie aurait été utile dans ce cas parce que même si une intoxication potentielle au polonium n'avait pas été identifiée au cours de cette procédure, des échantillons de corps auraient été préservés et testés par la suite ".
Le polonium-210 avait été utilisé pour tuer Alexandre Litvinenko, un ancien agent du KGB russe, mort à Londres en 2006.