Les analystes et les initiés de l'industrie ont appelé à approfondir la réforme financière afin de garantir une croissance économique saine et stable.
Leur appel semble avoir été entendu, par la publication d'un plan de développement publié dimanche par le Centre de recherches pour le développement du Conseil d'Etat, un groupe de réflexion du gouvernement central.
Dans un plan présenté à la troisième session plénière du XVIIIe Comité central du Parti communiste qui se déroulera en novembre, le groupe de réflexion a présenté une feuille de route se découlant en trois phases au sujet des réformes chinoises. Réforme financière qui comprend la construction d'un système financier diversifié avec le soutien d'institutions privées, l'internationalisation du renminbi sur dix ans, ainsi que la création d'un système d'assurance de dépôts, a rapporté dimanche l'agence Xinhua.
«La Chine est en passe de réajuster sa structure économique et de changer ses modèles de croissance. Nous devons renforcer la réforme financière pour alimenter une économie réelle. Nous avons donc besoin d'une politique monétaire plutôt prudente pour soutenir cette réforme, et permettre des dividendes quant à cette réforme», a déclaré Ma Delun , vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine, à l'occasion du 10e Forum international de la Finance à Shanghai.
Un système d'assurance de dépôts contribuera à renforcer la confiance du public dans les petites institutions financières et d'allouer efficacement leur épargne.
«L'entrée de capitaux privés dans le secteur financier permettra d'améliorer ce secteur, d'augmenter l'offre du capital, et aussi soulager la pression du financement des petites et moyennes entreprises», a ajouté le responsable.
Li Jian'ge, le président de Shenyin & Wanguo Securities, a pour sa part indiqué que le point clé de la réforme financière résidait dans le relâchement des règlements dans le secteur financier.
Les processus d'approbation actuels pour les institutions financières sont assez compliqués, des barrières qui entravent l'innovation financière, pouvant conduire à la corruption et l'abus de pouvoir, a-t-il martelé.
Au niveau mondial, les économistes et les investisseurs ont gardé un œil sur les réformes financières chinoises. D'où, des discussions animées sur l'accélération du processus de la convertibilité du yuan, de la libéralisation des taux d'intérêt et du capital.
Wang Tao, économiste chez UBS, a noté que le maintien des contrôles sur les flux de capitaux à court terme protégeait les institutions financières nationales contre les chocs extérieurs. «Je suis une fervente réformatrice, excepté pour les flux de capitaux, ce qui ne doit pas être assimilé que je suis une pro-réforme ou contre les réformes», a-t-elle confié.
Les spécialistes ont également mis en garde contre les risques financiers sur toile de fond d'un ralentissement économique.
Chang Jian, économiste et analyste de Barclays Research, a expliqué que «la nouvelle croissance rapide des prêts et l'expansion du secteur bancaire restant dans l'ombre au cours des deux dernières années ont augmenté les risques systémiques, et a souligné également la nécessité de resserrer la liquidité».
Estimant que la dette totale avait atteint plus de 200% du PIB, due à l'augmentation de l'endettement des entreprises publiques inefficaces et des gouvernements locaux.
Certaines garanties gouvernementales implicites et contraintes budgétaires ont créé un mal important, avec une sous-évaluation des risques de crédit et des emprunts excessifs, menant à de possibles défaillances, des faillites et à des prêts improductifs dans le système bancaire, a fait observer Chang Jian.