De nouvelles négociations sur des questions telles que la géopolitique, les normes technologiques et de financement sont nécessaires pour l'avancée du projet de chemin de fer à grande vitesse entre la région autonome ouïgoure du Xinjiang et l'Europe de l'Est, selon les experts.
La ligne de 6000 km partira du Xinjiang et passera par le Kirghizistan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, l'Iran,la Turquie et la Bulgarie, a indiqué Zhao Xiaogang, ancien président de la China South Locomotive and Rolling Stock Co (RSE), un fabricant chinois et industriel exportateur de premier plan.
Zhao est également conseiller de l'Institut chinois pour l'innovation et la stratégie de développement.
La vitesse des trains de passagers atteindra 200 kmh et 160 kmh pour les trains de marchandises, a expliqué le responsable au China Daily.
Le coût de l'investissement sera d'environ 150 milliards de dollars, a noté Zhao, ajoutant qu'une grande partie pourrait être terminée en 2020 et entièrement achevée d'ici 2030. «Cette ligne pouvant être considérée comme une nouvelle Route de la Soie».
Le rythme de la construction du chemin de fer dans le Xinjiang a considérablement augmenté depuis septembre dernier, lorsque le président Xi Jinping avait soulevé l'idée d'une ceinture économique de la Route de la Soie. Il a proposé la relance de l'ancienne route commerciale reliant la Chine, l'Asie centrale et l'Europe.
Zhao Xiaogang a également déclaré que la Chine envisageait le projet d'une ligne de 3000 km dans la province du Yunnan qui passerait à travers le Laos, la Thaïlande, la Malaisie et Singapour.
L'investissement total est estimé à près de 75 milliards de dollars et le projet devrait augmenter le PIB de la Chine et des pays concernés de 375 milliards de dollars. La ligne pourrait être entièrement achevée en 2025.
Le Premier ministre Li Keqiang a également mis en avant la technologie ferroviaire à grande vitesse au cours de ses nombreuses visites à l'étranger.
Vendredi, lors d'une visite à la RSE Zhuzhou Electric Locomotive Co dans la province du Hunan, Li a demandé aux salariés d'assurer la qualité des chemins de fer chinois à grande vitesse et pour préserver la réputation des équipements fabriqués en Chine.
«Chaque fois que je visite un pays, je présente votre savoir faire aux responsables des gouvernements. J'espère voir plus de vos produits dans de futurs voyages à l'étranger»,a-t-il souligné.
Pour Ji Jialun, un expert des chemins de fer à l'Université Jiaotong de Beijing, de nombreux détails sont encore en discussion concernant la ligne ferroviaire à grande vitesse prévue entre le Xinjiang et l'Europe.
«Une foule de facteurs, comme la géopolitique, les questions technologiques et le financement doivent être négociés. Mais pour autant que je sache, le gouvernement a commencé à négocier ce projet avec le Kazakhstan, qui est prêt à coopérer avec nous sur le renforcement d'un tel lien».
La Chine a la capacité technologique et d'ingénierie pour relier son réseau ferroviaire avec ceux de ses voisins de l'Ouest, mais des négociations doivent encore avoir lieu sur l'écartement de la voie de la nouvelle ligne. «L'Asie centrale et les pays du Moyen-Orient utilisent de voies de calibre 1 524 mm de large, alors que la Chine adopte un écartement standard de 1,435 mm», a fait remarquer Ji.
«La China Railway Corp espère persuader ces pays d'adopter le même standard sur cette ligne, sinon les roues devront être changées à la frontière».