Ebola : deux malades meurent emmurées vivantes au Libéria

14.08.2014 08h45

Le virus Ebola et son cortège de morts qui ne cesse de croitre font peur, et ils viennent de donner lieu à un évènement atroce : les habitants d'un petit village ont ainsi condamné une habitante et sa fille de douze ans, toutes deux contaminées, à une mort lente et atroce.

Dans le petit village de Ballajah, peuplé d'environ 500 habitants, une jeune fille de douze ans est morte une semaine après sa mère avec laquelle elle avait été emmurée vivante. Le 20 juillet, le virus Ebola a été détecté dans la famille de la jeune Fatu Sherrif, déclenchant la panique parmi les habitants de son village. Les autorités sanitaires, contactées par ces derniers, ont tardé à venir. Trop tard, car à leur leur arrivée, le père de famille de 51 ans, Abdulah Sherrif, était déjà mort. Son épouse, Seidia Passawee Sherrif, 43 ans, était contaminée, tout comme sa fille Fatu Sherrif, seul son fils, Barnie, ayant été épargné par le virus.

Si l'équipe dépêchée par le Ministère de la Santé a pu récupérer et inhumer le corps du père, elle n'a pas réussi à s'approcher de Seidia ni de Fatu : portes et fenêtres de la maison de la famille avaient été scellées par les villageois, avec la mère et la fille entre ses murs. D'après un des agents sanitaires présents sur place, elles « pleuraient jour et nuit, sans cesse, suppliant la population de leur apporter à manger, mais tout le monde avait peur » de s'approcher du domicile des malheureuses. La mère est morte le 3 août, et son enfant dans la nuit de lundi à mardi. Quant à Barnie, pourtant testé négatif au virus, il a été contraint de s'isoler dans un logement abandonné.

Le village de Ballajah, effrayé par la présence d'Ebola, s'est en grande partie vidé de ses habitants. Il ne reste plus désormais des ruelles défoncées et couvertes de déchets, tandis que certaines maisons, quittées à la hâte, contiennent encore des effets personnels. Quant aux villageois qui ont fui, ils se sont vus refouler par les populations des localités environnantes, craignant elles aussi la diffusion de la maladie, et ont dû se réfugier dans la forêt.

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