Jusqu'à 20 personnes ont été tuées dans des affrontements interconfessionnels dans la province yéménite d'al-Jawf (nord), ont annoncé mercredi des responsables de communautés tribales.
Les affrontements ont éclaté lundi soir à la périphérie de la ville d'al-Ghayl entre les rebelles chiites Houthi et les résidents tribaux sunnites après la rupture de la trêve de plusieurs semaines obtenue par une Commission présidentielle.
Au moins quinze rebelles chiites et cinq combattants sunnites ont été tués et des dizaines d'autres personnes ont été blessées, ont révélé des responsables tribaux.
Les résidents locaux ont accusé les rebelles chiites de tenter de s'emparer de leur ville en ayant recours à des armes lourdes, une allégation démentie par le porte-parole des Houthi.
Plusieurs maisons ont été endommagées par des tirs d'artillerie frappant au hasard alors que les affrontements se poursuivaient mercredi dans et autour de la ville, située à 143 km au nord-est de la capitale, Sanaa.
Le 8 juillet, les rebelles chiites se sont emparés du chef-lieu de la province d'Amran, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Sanaa, au terme de neuf mois des combats sporadiques contre l'armée, appuyée par des combattants sunnites. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées dans les combats, qui ont également fait des dizaines de milliers de déplacés.
Selon les statistiques de l'ONU, jusqu'à 40.000 personnes ont été déplacées suite aux conflits dans la province d'Amran depuis octobre 2013, dont la moitié ont fui leurs maisons au mois de mai.
Le Yémen traverse actuellement une période de transition politique difficile depuis l'investiture de la coalition en février 2012, arrivée au pouvoir à la suite de la démission de l'ancien président, Ali Abdallah Saleh.
Les rebelles chiites ont depuis lors étendu leur mainmise aux provinces du nord du pays. Ils contrôlent la province de Saada depuis août 2010, date à laquelle ils ont signé un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement, mettant ainsi fin à une guerre intermittente de six ans.