La coopération économique entre la Turquie et la Chine a poursuivi sa croissance alors que des entreprises chinoises ont contribué à l'achèvement de l'un des importants projets du gouvernement turc consistant à relier la capitale, Ankara, à la plus grande ville du pays, Istanbul, par un chemin de fer à grande vitesse.
Vendredi, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a inauguré le premier train à grande vitesse reliant Ankara à Istanbul dans le cadre des efforts du gouvernement visant à moderniser les infrastructures de transport du pays.
Le chemin de fer a été conjointement construit par le consortium sino-turc, qui regroupe des entreprises chinoises dont China Railway Construction Corporation (CRCC) et China National Machinery Import and Export Corporation (CMC) ainsi que des entreprises turques dont Cengiz Construction et Ibrahim Cecen Ictas Construction.
La complétion réussie du projet a renforcé la place des entreprises chinoises sur le marché turc, a expliqué à Xinhua Idris Gursoy, un analyste en capital turc.
"Cela a ouvert la voie à la participation d'entreprises chinoises dans d'autres grands projets d'infrastructures en Turquie", a-t-il ajouté.
La Turquie et la Chine ont augmenté leur coopération commerciale et économique depuis que les deux parties ont décidé en 2010 d'élever leurs relations au niveau de partenariat stratégique.
Selon l'Institut turc des statistiques, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays était de 28,3 milliards de dollars en 2013, soit une hausse de 45% par rapport aux 19,5 milliards de dollars de 2010.
Les deux gouvernements ont déclaré l'objectif ambitieux d'atteindre un volume annuel des échanges commerciaux de 50 milliards de dollars d'ici à 2015 et 100 milliards de dollars d'ici à 2020.
Le PDG de Turkish State Railway, Suleyman Karaman, a annoncé, lors de la 11ème édition de l'Union internationale des chemins de fer (UIC) tenue à Istanbul en avril, que la Turquie espère que la Chine investira dans les chemins de fer à grande vitesse reliant l'est à l'ouest du pays, qui pourraient constituer une partie importante de la nouvelle Route de la soie.
"Nous voudrions construire des chemins de fer avec nos partenaires chinois en Turquie ou à travers le monde", a dit M. Karaman.
La Turquie a déjà commencé à travailler sur les voies ferrées entre Bakou, Tbilissi et Kars ainsi que sur le projet Kars-Edirne. Les deux programmes feront partie du réseau reliant l'Asie à l'Europe.
Le chemin de fer Kars-Edirne, la plus longue ligne du pays, reliera les deux continents par le tunnel ferré de Marmaray à Istanbul.
"La Turquie doit diversifier ses partenaires commerciaux en coopérant avec la Chine, la deuxième économie du monde, un bon partenaire pour la Turquie", a souligné M. Karaman.
L'inauguration de la ligne Istanbul-Ankara est survenue à l'approche de l'élection présidentielle qui se tiendra le 10 août.
Le gouvernement espère que le transport ferroviaire pourra desservir de 75 à 80% des transports en commun entre Ankara et Istanbul, a fait savoir le ministre turc des Transports Lutfi Elvan.
Le gouvernement turc a alloué 23,5 milliards de dollars pour la modernisation et l'expansion du réseau ferroviaire du pays.
Une autre ligne à grande vitesse en Turquie reliant Eskisehir, Ankara et Konya avait été achevée en 2011.