Dernière mise à jour à 15h31 le 17/02
Après avoir quitté son travail de designer en architecture, Zhang Cuiyan a commencé à vendre des pommes pour le compte des agriculteurs de sa ville natale de la région autonome Hui du Ningxia (nord-ouest de la Chine).
Pendant des décennies, il y avait peu de canaux de vente pour les pommes cultivées dans le district de Shapotou de la ville de Zhongwei. Cela signifiait qu'il était difficile de les vendre à l'échelle nationale, et ce qui faisait que les agriculteurs locaux devaient transporter leurs produits jusqu'au marché central du centre-ville.
Enfant, Zhang Cuiyan allait souvent au marché avec ses parents. « Je me souviens qu'un jour, après des heures d'attente dans une longue file d'agriculteurs sous le soleil brûlant, mes parents ont finalement eu l'occasion de permettre à des intermédiaires de cueillir et d'acheter leurs fruits. Cependant, ils avaient déjà cueilli suffisamment de fruits chez d'autres personnes et ont seulement acheté quelques-uns des nôtres », se souvient la femme de 39 ans. « Mes parents ont dû rapporter le reste des fruits à la maison parce qu'ils ne pouvaient pas les vendre à bon prix au petit marché. Je me sentais triste pour eux, car cultiver des pommes n'était pas un travail facile ».
Après avoir obtenu son diplôme universitaire, Zhang Cuiyan a ouvert une entreprise de conception architecturale avec son mari dans le Ningxia. Cependant, elle a démissionné en 2011 pour créer une nouvelle entreprise, Ningxia Shenju Agricultural Science and Technology Development.
« Je suis née et j'ai grandi dans le village, alors j'ai décidé d'aider mes parents à vendre les produits », a-t-elle dit, ajoutant « au début, les gens ne croyaient pas que les pommes de Shapotou étaient bonnes. J'ai dit aux intermédiaires de venir chez nous et de jeter un coup d'œil. Les gens ont tendance à stéréotyper le Ningxia comme une zone désertique où les habitants montent à dos de chameau pour aller travailler, alors ils devraient venir ici et apprendre comment notre économie se développe ».
Les intermédiaires ont rapidement commencé à tirer profit des pommes, alors Zhang Cuiyan a ouvert son propre canal de vente. Dans le même temps, elle a rassemblé environ 200 agricultrices dans un groupe WeChat et les a encouragées à faire la publicité de leurs pommes sur WeChat Moments. Pour chaque boîte vendue, chaque personne pouvait gagner 20 yuans.
En 2015, elle a construit le premier marché de négoce de produits agricoles dans le village, fournissant des chambres froides et une chaîne de transport pour environ 1 200 producteurs de fruits.
Au fur et à mesure que son entreprise grandissait, Zhang Cuiyan avait besoin d'investissements supplémentaires. Ainsi, en 2017, elle a obtenu un prêt sans intérêt de 500 000 yuans (73 000 dollars) de la Fondation pour le développement des femmes de Chine via un programme lancé en 1996 pour aider les femmes à construire leur carrière. Elle a reçu l'aide financière après que la fédération locale, qui administre la fondation, ait visité le village et découvert que l'entreprise de Zhang Cuiyan soutenait de nombreuses femmes.
« Cette aide opportune nous a apporté de grands avantages, et les agriculteurs en étaient également très heureux. L'année suivante, mon entreprise a obtenu un autre prêt de 500 000 yuans », a-t-elle souligné.
En 2019, elle s'est concentrée sur la vente de pommes en ligne, embauchant environ 50 personnes pour sa plateforme de commerce électronique. Aujourd'hui, les ventes génèrent des revenus de 50 millions de yuans par an.
Elle a également cultivé de nouvelles espèces de pommes à sa base et formé des agriculteurs aux techniques de culture. « Je suis assez à l'aise et heureuse de faire des affaires dans ma ville natale, surtout après avoir découvert que les villageois ont un si grand potentiel », a-t-elle conclu.