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C'est le virus qu'il faut combattre, pas les Chinois

le Quotidien du Peuple en ligne | 03.02.2020 15h59

Le covonavirus (2019-nCoV) se propage rapidement, il est aujourd'hui présent dans plus de 20 pays. Mais la peur que le coronavirus se propage est bien plus grande que tous les décès et les infections réunis.

Hélas, une charge virale pire encore se situe maintenant également quelque part dans une autre dimension, causant de plus graves dommages à l'humanité : le racisme, la haine et la marginalisation des Chinois.

Dans la plupart des régions du monde, les médias sociaux voient des centaines de milliers de ces récoltes de haine, surtout dans des sociétés qui se vantent pourtant d'être civilisées et savent mieux que personne ce qu'un virus devrait être et qu'il est différent des citoyen d'un pays d'où un virus tueur est parti.

Pour le coronavirus, la Chine est l'épicentre, le lieu de naissance d'où le monde perçoit l'atmosphère.

Pour la haine de celui-ci -le « hatovirus », le virus de la haine, la ramification humaine et culturelle du coronavirus, le monde extérieur est l'épicentre. Le vecteur en est les médias, et en particulier les nouveaux médias.

Alors qu'en Europe et dans les Amériques, l'Asie est le bouc émissaire et le « démon » qui a délibérément créé le virus, en Asie, les Chinois sont montrés du doigt.

C'est vraiment pathétique !

Il est assez inquiétant que la plupart des rapports sur la haine induite par le coronavirus -ce fameux hatovirus- proviennent de pays asiatiques proches de la Chine. Ces nouvelles couvent aux Philippines, en Indonésie, en Thaïlande, au Vietnam, etc. Le pire des cas signalés a été celui de l'Indonésie, le 31 janvier 2020, selon lequel « la Chine a ramené des résidents du Hubei de l'étranger vers le centre de l'épidémie à Wuhan à bord d'avions affrétés en provenance de Thaïlande et de Malaisie, invoquant des « difficultés pratiques rencontrées par les passagers à l'étranger ». Cela ne semble ni gai ni humain.

En Australie, après que deux médias ont craché des gros titres chargés de négativité contre les Chinois, le Global Times, un média basé à Beijing, a rapporté l'angoisse des 46 000 citoyens chinois qui ont signé une pétition contre ces articles de presse et exigé une rétractation. Selon l'article du Global Times, « Plus de 46 000 personnes ont signé une pétition demandant aux médias australiens de s'excuser publiquement pour le racisme contre la communauté chinoise après que deux médias ont publié des gros titres et mis en évidence des mots sur leurs premières pages qualifiant la nouvelle pneumonie liée au coronavirus de "virus chinois" et jouent sur des sentiments passionnés qui voudraient que l'on oblige les enfants chinois à rester chez eux ».

Selon une photo du journal diffusé en ligne, le quotidien tabloïd australien The Daily Telegraph a publié dans son édition du 29 janvier un article intitulé « China Kids Stay Home » (« Les enfants chinois restent chez eux »). L'article indique que le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud a averti «les parents de ne pas envoyer leurs enfants à l'école ou à la garderie s'ils ont récemment séjourné en Chine » en raison de « craintes d'une épidémie de coronavirus à propagation rapide ».

En réaction à cette étrange tendance, Bloomberg, une plate-forme américaine, a bien saisi les choses : « Les compagnies aériennes suspendent les vols en provenance de Chine. En Europe des écoles annulent les échanges d'étudiants. En Corée du Sud des restaurants refusent les clients chinois ».

« Alors qu'un virus mortel se propage au-delà de la Chine, les gouvernements, les entreprises et les établissements d'enseignement peinent à trouver la bonne réponse. La sauvegarde de la santé publique est une priorité. Comment y parvenir sans stigmatiser l'ensemble de la population du pays où l'épidémie a commencé -et où résident près d'un cinquième de tous les humains- est le défi ».

Aux États-Unis, Michelle Phan, une célébrité sino-américaine, a déclaré qu'elle avait été la cible de tirs de barrage racistes sur Twitter dans le contexte de peur du coronavirus de Wuhan. Et dans l'un des cas, elle a répondu : « Pourquoi certains d'entre vous me disent de retourner en Chine manger des chauves-souris ? Je suis américaine, bande de c...s ignorants ! ».

De nombreux autres cas d'attaques haineuses ont été signalés au Canada, où le gouvernement de l'Ontario et la commission scolaire ont dû lancer un avertissement demandant qu'aucun citoyen chinois ne soit maltraité ou stigmatisé en raison de l'éclosion du coronavirus.

Dans un contraste intéressant, les gouvernements de nombreux pays et organismes intergouvernementaux, dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Union européenne, l'Inde, le Pakistan et le Vatican, par le biais du Pape François, ont félicité les autorités chinoises pour leurs efforts concertés contre le fléau et ont même offert leur aide.

Laissant de côté l'antagonisme habituel, un média américain a publié un article faisant l'éloge de l'ouverture de la Chine dans la gestion et le signalement de l'incident et permettant également au monde extérieur de voir ce qu'elle faisait pour en réduire la propagation, en particulier l'OMS qui s'est rendue à Beijing et s'est entretenue avec le président Xi Jinping. L'article note que cette approche ouverte et transparente s'éloigne de la manière dont la Chine a géré la gestion de l'épidémie de SRAS en 2003, applaudissant cette dimension positive.

Alors, comment pouvons-nous concilier une situation où des gouvernements saluent la Chine et promettent leur soutien en cette période difficile tandis que leurs citoyens marchent dans une direction opposée, aggravant le problème de la stigmatisation ? Pour les gouvernements, sensibiliser les citoyens non informés à agir correctement est devenu une autre tâche.

Cependant, il faut vraiment remercier les scientifiques australiens et ghanéens qui ont contribué aux recherches qui ont créé des vaccins contre le virus. Après que l'Australie a annoncé cette percée, le Ghana a déclaré au monde entier que deux étudiants en pharmacie qui ont été formés en Chine lorsque la première épidémie mineure de coronavirus s'est produite ont cloné le virus avec des échantillons qu'ils avaient alors obtenus en Chine et se sont également portés volontaires pour aller en Chine et aider à combattre cet agent de mort.

Sincèrement, si je possédais l'arme et le savoir-faire scientifiques, mon objectif serait de faire disparaître ce virus. Oui, je préférerais combattre le virus qui a traversé les continents et les nations. Mais aujourd'hui, puisque je n'ai pas l'équipement pour empêcher le coronavirus de se propager et de tuer surtout des Chinois, je déploierais plus facilement la petite arme que j'ai entre mes mains et qui est à ma portée -l'amour, pour aimer les Chinois et ne pas les confondre avec le virus.

Puisque les Chinois ne sont PAS le virus, je préfère combattre le virus en aimant et en me tenant aux côtés des Chinois. Je ne serai pas juste envers eux ou elles et l'humanité si je mettais à l'écart, stigmatisais ou punissais les Chinois épargnés par le virus à un moment où je devrais plutôt les consoler pour la perte de vies, de paix et de moyens de subsistance.

C'est ce que l'humanité exige à juste titre de nous.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, 孙晨晨)
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