Dernière mise à jour à 10h30 le 05/02
La nouvelle épidémie de coronavirus a mis le monde en alerte. Alors que de nombreux membres de la communauté internationale se joignent à la Chine pour lutter contre l'épidémie, les préjugés et la discrimination jouent un rôle honteux qui pourrait décourager la campagne pourtant très collective.
Dans cette guerre contre l'épidémie, compte tenu des enjeux élevés de la sauvegarde de la santé de l'humanité, il n'y a pas de meilleure option que des efforts mondiaux concertés. Les préjugés et la discrimination ne créent que des obstacles qui risquent d'entraver son succès.
L'histoire a montré que les préjugés et le sectarisme sont un symptôme récurrent des épidémies. Lors de la propagation de la grippe porcine en 2009, les Latinos furent largement ciblés. Il en fut de même pour les personnes d'origine africaine lors du déclenchement de la crise d'Ebola en 2014.
Le danger des préjugés et d'une propagande injustifiée ne fait pas que creuser un fossé entre différents groupes de personnes. Cela peut également rendre les malades réticents à consulter un médecin.
Comme l'a déclaré le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong lors d'un événement le 1er février, les virus ne tiennent jamais compte de la nationalité ou de la race, et la situation des coronavirus doit être considérée comme un problème de santé publique plutôt que comme un problème diplomatique racial ou international.
Bien que, à la date du 3 février matin, le nouveau coronavirus ait infecté plus de 17 000 personnes et tué plus de 360 personnes lundi matin, l'écrasante majorité des cas sont confinés en Chine en raison des mesures de prévention et de confinement qu'elle a pris.
Le 30 janvier, en déclarant la nouvelle flambée de coronavirus urgence de santé publique de portée internationale, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné que l'OMS était défavorable ou même s'opposait à l'imposition de restrictions de voyage ou de commerce à la Chine.
Cependant, certains politiciens américains ont choisi de rester sourds à l'avis de l'OMS de prendre "une réponse mesurée et fondée sur des preuves". Au lieu de cela, ils ont ordonné une interdiction d'entrée des ressortissants étrangers qui ont voyagé en Chine au cours des 14 derniers jours et ont mis en garde contre "tous les voyages en Chine".
Ce qui est encore plus époustouflant, c'est que le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a affirmé ouvertement que la nouvelle épidémie de coronavirus pourrait être de bon augure pour le marché du travail américain.
Ces mesures américaines, qui vont à l'encontre des recommandations de l'OMS, ont donné un exemple défavorable qui pourrait détourner les ressources de la bataille contre l'épidémie et encourager les autres à choisir l'isolement alors pourtant que la coopération est absolument nécessaire.
Heureusement, contrairement à Wilbur Ross et à d'autres, la grande majorité des pays et leur peuple ont offert un coup de main à la Chine pour relever conjointement le formidable défi auquel le monde entier est aujourd'hui confronté.
À l'ère de la mondialisation, la tentative d'isoler un pays d'un danger auquel l'humanité est confrontée est vouée à l'échec et risque de provoquer des préjugés et du racisme en exagérant sans raison le danger.
A l'heure où la lutte contre l'épidémie fait toujours rage, un consensus devrait être atteint sur le fait que, comme les patients infectés par le virus, ce sont les porteurs de préjugés et de racisme qui seront finalement mis en quarantaine.