L'ex-directeur des services de renseignement américains (Central Intelligence Agency ou CIA), David Petraeus, démissionnaire quelques jours plus tôt, a comparu vendredi devant les députés des États-Unis, déclarant que la CIA savait que l'attaque sur le consulat américain à Benghazi en Libye était un attentat terroriste et pas un débordement d'une manifestation spontanée.
Il a également démenti que son histoire extraconjugale ait eu un quelconque impact sur son témoignage.
M. Petraeus a d'abord témoigné devant la commission du renseignement du Congrès, puis devant celle du Sénat. Le député Peter King, qui siège à la commission du renseignement du Congrès, a rapporté à la presse à l'issue d'une audience à huis-clos que M. Petraeus avait déclaré aux députés avoir toujours su que les attaques de Benghazi avaient été perpétrées par des terroristes.
M. King a également déclaré que la CIA avait remis à l' administration au pouvoir un compte-rendu, lequel était passé par de nombreuses mains et avait apparemment été altéré au cours de ce processus de transmission. Les déclarations de l'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies Susan Rice, lors de ses apparitions télévisées à la suite de cette attaque, suggèrent que celle-ci résultait d'une manifestation spontanée.
Toutefois, le député Jim Langevin a estimé que cette confusion pourrait être due à la différence entre les informations classifiées et celles accessibles au public.
« Il y a peut-être eu une confusion avec les informations déclassifiées (. .. ) Peut-être que les informations classifiées étaient plus claires », a déclaré M. Langevin aux journalistes.
Interrogé sur son affaire extraconjugale avec la biographe Paula Broadwell, M. Petraeus a insisté que celle-ci n'avait pas influencé son témoignage. Il a démissionné de l'agence d'espionnage vendredi dernier après avoir reconnu avoir reconnu des liaisons extraconjugales.
Cette annonce est survenue quelques jours avant le témoignage prévu de M. Petraeus devant les deux chambres du Congrès au sujet de ces attaques, et certains députés ont émis des soupçons sur d' éventuelles mobiles cachés de cette démission, insistant pour que M. Petraeus comparaisse tout de même devant le Congrès.