Le Parlement européen a adopté mardi à Strasbourg une résolution concernant sa position sur une future Union économique et monétaire (UEM), en réclamant un rôle accru pour assurer le contrôle démocratique sur l'UEM.
Pour les eurodéputés, une amélioration substantielle de la légitimité démocratique et du contrôle via un renforcement du rôle du Parlement européen "constitue un impératif absolu et une condition préalable à toute autre avancée dans le sens d'une union bancaire, d'une union budgétaire et d'une union économique".
Les pouvoirs transférés au niveau européen en vue de renforcer l'UEM doivent aller de pair avec une responsabilité accrue, affirme cette résolution non législative, rédigée par l'eurodéputée belge, Marianne Thyssen.
La résolution souligne qu'il faudrait équilibrer les mesures visant à renforcer le rôle du commissaire européen chargé des affaires économiques, en le rendant davantage responsable devant le Parlement européen.
En termes de surveillance bancaire de l'Union européenne (UE), le texte estime que le Parlement européen devrait être habilité à donner son approbation au président de la surveillance bancaire, qui devrait faire des rapports au Parlement et participer à des auditions parlementaires.
De même, le président du Mécanisme européen de stabilité (MES) devrait être approuvé par le Parlement européen et serait contraint de faire des rapports réguliers.
Les eurodéputés ont également insisté sur l'inclusion d'un pilier social dans une stratégie aujourd'hui exclusivement économique et financière, estimant que les membres de l'UEM devraient finalement adopter un "pacte social" afin de lever les craintes liées à l'emploi.
En outre, la résolution demande à ce que le Mécanisme européen de stabilité et le pacte budgétaire soient intégrés dès que possible dans les traités de l'UE, et, par conséquent, ne fassent plus partie du domaine intergouvernemental.
Selon le Parlement européen, cette résolution sera intégrée dans les travaux préparatoires sur l'UEM menés par les présidents du Parlement européen, du Conseil européen, de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne, et de l'Eurogroupe, qui doivent présenter une "feuille de route" en décembre prochain.