Après avoir analysé les débris du premier étage de la roquette à longue portée récemment lancée par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), la Corée du Sud a déclaré dimanche que le lancement de roquette visait à développer la technologie de missile balistique intercontinental.
L'analyse du réservoir oxydant de la roquette, qui a été récupéré au large de la mer Jaune la semaine dernière, suggère que le lancement était plutôt destiné à tester la technologie de missile, bien que la RPDC ait insisté à maintes reprises qu'il s'agissait d'une mission scientifique visant à envoyer un satellite dans l'espace, a indiqué le ministère.
Une équipe de 42 militaires, experts en roquettes et missiles de la Corée du Sud, ont examiné les débris cylindriques entre les 14 et 18 décembre.
La roquette a utilisé de l'acide nitrique fumant rouge qui peut être stocké pendant une longue période à des températures normales comme agent oxydant, a affirmé lors d'un point de presse un responsable du ministère de la Défense, qui a requis l'anonymat.
Il a expliqué que généralement, les véhicules spatiaux, tels que la roquette sud-coréenne Naro-I, utilisent de l'oxygène liquide comme agent oxydant.
"C'est pourquoi nous jugeons que l'intention (de la RPDC, ndlr) était de développer sa technologie de missile balistique intercontinental plutôt qu'un véhicule spatial", a conclu ce responsable.
L'analyse montre également que la RPDC a utilisé sa technologie de missile déjà existante pour développer la roquette, toujours selon le ministère.
Le 12 décembre, la RPDC a réussi à lancer une roquette qui a mis en orbite un satellite en dépit des sanctions internationales. Le premier étage de la roquette est tombé au large de la péninsule coréenne, tandis que le deuxième étage a atterri à l'est des Philippines.
Certains pays, dont la Corée du Sud et les Etats-Unis, perçoivent ce lancement comme un test de missile balistique déguisé. Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné le lancement en le qualifiant de violation des résolutions interdisant au pays de mener des tests de missiles ou nucléaires.