L'ex-président français ( 2007-2012) Nicolas Sarkozy a l'intention de former un recours auprès du Conseil constitutionnel contre la décision de rejet de ses comptes de campagne présidentielle, a annoncé vendredi son trésorier durant la période pré-électorale, Philippe Briand.
"Nous ferons appel de cette décision sans précédent, dont l'origine provient d'une saisine d'élus de gauche et qui n'est donc sans doute pas dénuée d'arrière-pensées politiques, devant le Conseil constitutionnel, juge de cette élection", a indiqué M. Briand, dans un communiqué.
Le député a ainsi confirmé l'information divulguée par l'hebdomadaire français L'Express, selon laquelle la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a invalidé les comptes de l'ancien chef d'Etat.
La CNCCFP a considéré, semble-t-il, que certaines dépenses présidentielles de M. Sarkozy auraient dû être considérées comme relevant davantage de ses frais de campagne présidentielle que de l'exercice de ses fonctions à la tête de l'exécutif.
"La commission considère que certaines activités de Nicolas Sarkozy, en qualité de président de la République, antérieures à sa déclaration de candidature auraient eu un caractère électoral", a constaté M. Briand, tout en exprimant son désaccord avec "cette analyse".
Pour le trésorier de campagne de M. Sarkozy, l'analyse de la commission, dont il conteste "le mode de calcul", revient à "considérer qu'un président de la République en exercice doit cesser toute activité dans l'année qui précède le scrutin".
"Le montant du dépassement est peu significatif (1,6%) et ne saurait à lui seul entraîner le rejet du compte", a souligné M. Briand.
M. Sarkozy, qui était candidat à sa propre succession lors de l' élection présidentielle d'avril-mai 2012, finalement remportée par son rival socialiste François Hollande, avait déclaré à la CNCCFP avoir dépensé 21 339 664 euros en frais de campagne, soit une somme inférieure au plafond fixé à 22 509 000 euros pour ceux parvenant à être qualifié au deuxième tour.
Si la décision de la CNCCFP invalidant les comptes de l'ancien président français de droite était confirmée par le Conseil constitutionnel, son parti, l'Union pour un mouvement populaire (UMP) ne pourrait plus bénéficier du remboursement par l'Etat de près de 11 millions d'euros.