Le nouveau gouvernement japonais, dirigé par Shinzo Abe, a tort de continuer de défier la Chine au sujet des îles de Diaoyu, afin de détourner le mécontentement de l'opinion publique concernant les difficultés domestiques du Japon.
Après à peine quinze jours au pouvoir, M. Abe joue un jeu dangereux en ordonnant aux forces d'autodéfense japonaises d'effectuer des tirs de semonce si elles observaient des avions de surveillance chinois au-dessus des îles de Diaoyu.
Si M. Abe pense que sa position ferme peut aider à booster son image à domicile, il a tort. La Chine a réaffirmé à plusieurs reprises sa résolution à défendre sa souveraineté territoriale, et la Chine possède la puissance économique et militaire de le faire.
La menace japonaise ne fera que détériorer les relations bilatérales, qui seront à la fin le prix que les Japonais devront payer.
Depuis que le Japon a annoncé "l'acquisition" d'une partie des îles de Diaoyu en septembre, le commerce Chine-Japon est en chute libre. Les derniers chiffres montrent que le commerce bilatéral en 2012 a baissé de 3,9 % par rapport à l'année précédente, coup dur pour les deux pays, mais surtout pour le Japon.
Les grands fabricants automobiles japonais ont vu leurs ventes en 2012 en Chine plonger d'au moins 5 % par rapport à 2011, malgré une industrie automobile en plein boom en Chine.
Perdre un grand marché émergent comme la Chine est un prix trop fort à payer et le Japonais moyen ne devrait pas en pâtir.
M. Abe a remporté l'élection en raison de ses promesses de relancer l'économie en péril du pays, mission difficile qui le sera encore davantage si les relations avec la Chine s'empiraient.
Outre le commerce, s'opposer à la Chine avec la force demandera au Japon de dépenser plus d'argent pour renforcer sa force militaire, quelque chose qui serait selon le ministère de la Défense du pays déjà prévue.
Mais étant donné le déficit budgétaire important du gouvernement japonais, le projet du ministère de demander environ 2 milliards de dollars n'impliquera que moins de dépenses dans d'autres domaines, ce qui est injuste pour les Japonais.
Si le Japon veut devenir un acteur responsable dans la sphère mondiale, il devrait apprendre à suivre les règles du droit international. Ses actes de provocation révèlent ses tentatives visant à nier les effets de la Déclaration du Caire et de la Proclamation de Potsdam.
Le Japon devrait également éviter de jouer des jeux à somme nulle, car les relations solides entre les deuxième et troisième plus grandes économies mondiales sont cruciales dans un contexte où la crise de la dette et les récessions économiques affectent certaines des plus importantes économies mondiales.