Le président nouvellement élu du Vénézuela, Nicolas Maduro, a indiqué mercredi qu'il se contrefichait de savoir si les Etats-Unis reconnaissent ou non sa courte victoire aux élections de dimanche dernier.
"C'est obscène, cette intervention américaine dans les affaires intérieures du Venezuela", a déclaré M. Maduro lors d'une conférence de presse au palais présidentiel Miraflores, demandant au secrétaire d'Etat américain John Kerry de détourner son regard du Venezuela. "Sortez d'ici, ça suffit l'interventionnisme".
"Ils ne reconnaissent rien ; nous nous fichons de votre reconnaissance. Nous avons décidé d'être libres et nous serons libres et indépendants, avec ou sans vous", a déclaré M. Maduro en réponse à la déclaration de M. Kerry sur la reconnaissance du nouveau gouvernement vénézuélien par les Etats-Unis.
Le gouvernement américain a dit mercredi qu'il n'avait pas encore décidé de reconnaître Nicolas Maduro comme le nouveau président du Venezuela, réitérant l'appel de l'opposition au recomptage des bulletins
"Nous pensons qu'il devrait avoir un recomptage. Je ne sais pas si cela va se passer dans les prochains jours", a noté M. Kerry.
En tant que président par intérim, M. Maduro a remporté l'élection présidentielle de dimanche en obtenant 50,75% des voix, battant son rival, le candidat de l'opposition Henrique Capriles, avec moins de deux points d'écart. M. Capriles, invoquant des irrégularités dans le processus électoral, a rejeté les résultats et exigé un recomptage de chaque bulletin, une requête reprise en coeur par les Etats-Unis et l'Organisation des Etats américains.
Le Conseil nationale électoral (CNE) a proclamé lundi Maduro nouveau président, en dépit des violentes manifestations qui ont causé sept morts et 61 blessés dans ce pays riche en pétrole.
Les relations américano-vénézuéliennes sont tendues ces dernières années. Les deux pays n'ont plus d'ambassadeur en poste dans l'autre pays depuis juillet 2010. Fin